Intervention de François Brottes

Séance en hémicycle du 26 septembre 2012 à 22h00
Tarification progressive de l'énergie — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

…au-delà de la caricature que j'ai déjà largement entendue sur les bancs de l'opposition. Je souhaite aussi convaincre ceux qui n'ont pas pu participer aux travaux de notre commission parce qu'ils étaient retenus par leurs journées parlementaires. N'est-ce pas, monsieur Chassaigne ?

Premièrement, et je pense que tout le monde en sera d'accord, il ne faut exclure personne de l'accès à l'énergie parce que c'est un bien essentiel. Cela paraît évident à dire mais, à voir aujourd'hui le niveau des prix et des factures, l'énergie est en train de devenir un produit de luxe. Il est donc urgent d'agir pour qu'il n'en soit plus ainsi.

Deuxièmement, et c'est une révolution – pardon d'utiliser un mot peut-être fort et audacieux, mais je l'assume, au nom du groupe socialiste –, nous allons rémunérer les « négawatts ». Autrement dit, nous allons rémunérer l'économie d'énergie, inverser la logique.

Actuellement, nous sommes dans une logique ultralibérale, qui consiste à produire toujours plus pour consommer plus, ce qui pousse à produire encore plus et oblige à consommer plus. Et, quand on n'en peut plus de payer, on ne peut plus se chauffer. C'est vrai pour l'énergie comme pour d'autres choses, mais il s'agit ici d'un bien essentiel.

Inverser cette logique, c'est considérer que l'économie d'énergie est le gisement le plus précieux et le plus facile d'accès. Ne vous en déplaise, chers collègues, vous finirez par convenir avec moi que c'est le chemin le plus vertueux : c'est la plus renouvelable des énergies renouvelables et, de surcroît, elle se stocke, ce qui n'est souvent pas le cas des autres.

Admettons ensemble – et, sur ce point, la dernière décennie n'est pas la seule en cause – que, en matière d'économies d'énergie et d'isolation thermique de nos logements et de nos bureaux, la France est très, très en retard par rapport à des pays voisins, comme l'Allemagne, qui réalisent de 20 à 40 % de gains en termes d'économies d'énergie grâce à une meilleure isolation. Il s'agit là d'un chantier qui nous oblige tous, quelles que soient nos opinions politiques.

L'on parle là des économies d'énergie qui réduisent la facture même lorsque les prix augmentent, des économies d'énergie qui, appliquées massivement à 30 millions de foyers, permettent d'infléchir la courbe de la consommation du pays et, de ce fait, d'avoir moins d'importations, notamment de pétrole, moins de pollution, en particulier issue d'énergies thermiques, et moins d'investissements, quel que soit le mode de production de l'énergie, électrique notamment.

Ainsi, lorsqu'il y aura moins d'investissements lourds à prévoir, nous aurons clairement l'amorce d'une baisse structurelle des coûts, donc une baisse des tarifs. Il est important de comprendre que la démarche dans laquelle nous entrons vise à baisser les coûts : moins de besoins créent moins d'investissements, donc plus d'économies. Cette proposition répond donc à un enjeu assez simple, qui est d'ordre à la fois social, économique et écologique.

Pourquoi voter ce texte maintenant,…

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