Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 10 octobre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Cotisations patronales

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Il est vrai que la compétitivité souffre de la comparaison avec l'Allemagne, une Allemagne qui a mené, seul cas en Europe, une politique de compression de sa masse salariale car, quand on examine l'évolution du coût du travail dans notre pays, force est de constater que nous sommes dans la moyenne européenne tandis que c'est l'Allemagne qui fait figure d'exception. Il y a dix ans, le coût du travail était inférieur en France par rapport à l'Allemagne, alors qu'aujourd'hui il est au même niveau, encore que ce constat mérite d'être nuancé.

Le coût du travail est nettement plus élevé en France qu'en Allemagne dans l'industrie agroalimentaire. Première puissance exportatrice agroalimentaire il y a dix ans, la France est aujourd'hui troisième, ce qui n'est pas à l'honneur du bilan de ceux qui nous ont précédés sur ces bancs. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

En ce qui concerne les services, il est également vrai que le coût du travail est probablement supérieur à celui des Allemands. Mais dans l'industrie, le constat n'est pas celui-là, si en revanche on peut s'accorder sur le fait qu'il est équivalent en France et en Allemagne pour des produits qui semblent de meilleure qualité et d'une gamme supérieure en Allemagne.

En vérité, et le récent rapport de Mme Sophie de Menthon au nom de l'association ETHIC le montre bien, nous avons un problème d'organisation à l'export. Nous avons multiplié les structures d'aides quand l'Allemagne n'en a qu'une. Nous avons également un problème de recherche et d'innovation, et un problème d'articulation entre les grandes entreprises et les PME et les ETI. En Allemagne, les grandes entreprises jouent à un jeu incontestablement patriotique alors que ce n'est pas, hélas ! ce que nous constatons en France.

Ainsi donc, le débat va s'engager, et je compte sur vous, monsieur le député, pour le nourrir. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion