Intervention de Daniel Goldberg

Séance en hémicycle du 10 octobre 2012 à 15h00
Mobilisation du foncier public en faveur du logement et renforcement des obligations de production de logement social — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg :

Madame la présidente, madame la ministre, madame et monsieur les rapporteurs, mes chers collègues, le logement est devenu la priorité de l'État.

C'est une priorité du Gouvernement, et je partage pleinement cet objectif, car il y a urgence. Une urgence sociale d'abord, puisque plus de 1,3 million de familles sont dans l'attente d'un logement décent. Une urgence économique ensuite – et c'est peut-être sur ce point que nous pourrions nous retrouver –, tant le monde du bâtiment et des travaux publics a souffert, ces dernières années, de ne pouvoir construire suffisamment. Il y a aussi urgence en termes d'aménagement, parce que les difficultés que connaît notre pays en matière de logement pèsent aussi sur le développement de la France et sur ses perspectives d'aménagement. C'est enfin une urgence écologique, car en construisant des logements au bon endroit, c'est-à-dire à proximité des lieux de travail, on participe aussi au développement durable de notre société.

C'est pour toutes ces raisons que les parlementaires du groupe SRC et, plus largement, l'ensemble de la majorité de cette assemblée, approuvent ce dispositif, notamment la décote de terrains de l'État pouvant aller jusqu'à 100 %.

À M. de Mazières, qui nous demandait à l'instant pourquoi nous manions seulement le bâton, je répondrai que la situation actuelle nous l'impose. Vous me permettrez d'évoquer la figure de Louis Besson, qui se trouvait ici même, il y a plus de dix ans, pour faire avancer les choses selon la même logique.

Nous avons besoin de cette mobilisation. Nous avons besoin que tout le monde soit sur le pont aujourd'hui, l'État aussi bien que les établissements publics, pour avancer et définir les terrains qui permettront de construire du logement. Il ne s'agit pas de construire uniquement du logement social, mais il faut construire aussi du logement social. C'est pourquoi je me félicite, madame la ministre, que vous ayez proposé, à la suite des débats que nous avons eus dans cet hémicycle, la création d'une commission nationale de l'aménagement, de l'urbanisme et du foncier, qui pourra évaluer le degré d'engagement des uns et des autres.

Je me félicite également qu'avec le soutien d'une partie de l'opposition – je songe notamment à Michel Piron et Benoist Apparu – nous ayons pu faire en sorte que la mobilisation des terrains publics puisse se faire aussi par l'intermédiaire de baux emphytéotiques. De la même manière, je me réjouis que la possibilité nous soit désormais donnée de lier construction de logements et construction publique, pour venir enfin en aide aux maires bâtisseurs, à ceux qui croient à la dynamique porteuse du logement : c'est un point sur lequel le texte initial a été amélioré.

L'enjeu pour nous, sachez-le bien, c'est de faire de la ville, de repenser la ville, et finalement de reconstruire la ville sur la ville. En écoutant notre collègue député-maire de Versailles, je songeais du reste que c'est ce qui a été fait avec les plus beaux monuments de notre pays. Il convient de reconstruire et de penser la ville dans sa globalité, de créer une ville intense, par la multiplicité de ses fonctions, une ville robuste, parce que pensée dans toutes ses dimensions – le domicile, le travail, les loisirs, ou encore l'éducation – ; une ville robuste qui résiste à la ghettoïsation par le haut, que l'actuelle opposition n'a malheureusement pas empêchée, et a parfois même encouragée,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion