Intervention de Laure de La Raudière

Séance en hémicycle du 23 octobre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Espionnage américain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

Monsieur le Premier ministre, voilà quatre mois que l’agent de la NSA, Edward Snowden, a révélé que le monde entier était mis sur écoute par les États-Unis, grâce à la coopération de sociétés privées américaines. De nombreux pays se sont indignés dès le mois de juin 2013. Silence radio du côté du Président de la République et du Premier ministre français.

L’ampleur de cet espionnage a été précisée en début de semaine par le journal Le Monde. C’est une atteinte insupportable aux libertés individuelles de nos compatriotes. Le simple appel téléphonique entre le Président Obama et le Président Hollande n’est ni suffisant, ni à la hauteur des enjeux. On peut quand même s’étonner que la gauche, si diserte à donner des leçons de morale à tout va, se contente d’un service ultra-minimum quand il s’agit de la protection des libertés fondamentales des Français.

Le contrôle de l’internet mondial est au coeur de ce débat. Or, vendredi dernier, en Uruguay, l’ICANN et les quatre autres associations les plus importantes qui assurent la gouvernance de l’internet mondial, ont décidé de faire une déclaration commune annonçant leur souhait de s’affranchir de la domination américaine.

Alors que nos vies, nos économies, nos libertés individuelles, notre sécurité sont de plus en plus dépendantes d’internet et le seront encore plus demain avec le développement des objets connectés ou encore l’usage des technologies de big data, la France doit voir dans cette déclaration une chance historique pour rééquilibrer les pouvoirs entre les États-Unis et l’Europe sur la gouvernance de l’internet. Il serait même bon d’en faire un préalable aux prochaines négociations en matière de libre-échange.

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