Intervention de Philippe Martin

Réunion du 7 novembre 2013 à 15h00
Commission élargie : Écologie, développement et mobilité durables

Philippe Martin, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie :

Monsieur Le Guen, il y aura de l'électricité à Noël ! J'ai pris l'initiative d'une coordination avec mes homologues allemands et italiens, et nous veillerons à ne pas donner raison aux Échos ! En 2014, 9 millions d'euros sont consacrés à l'action internationale du ministère. Ce montant est stable par rapport à 2013.

Vous m'avez interrogé sur la préparation de la COP 21. La conférence sur le climat, que la France a proposé d'accueillir en 2015, devra relever un défi considérable : réussir là où d'autres sommets ont échoué dans la définition d'un accord global applicable à tous – en clair, un accord universel et contraignant. De très nombreux pays sont, comme nous, convaincus de l'importance de l'enjeu et souhaitent le succès du sommet de Paris.

La participation à cet élan des pays en développement nécessitera des soutiens financiers. Vous avez eu raison d'évoquer l'Afrique. Ce matin, même lors d'une réunion avec Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, et Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, nous avons traité du financement de l'adaptation. Nous pensons qu'il est nécessaire de développer des initiatives en direction des diverses régions du monde pour accompagner la discussion relative aux objectifs en matière de CO2. Nous devons aussi aider à l'investissement dans les pays en voie de développement.

Nous nous impliquons par ailleurs fortement dans les projets de l'Union pour la Méditerranée qui rassemble quarante-trois pays du Nord et du Sud autour de plans d'actions, dont le Mediterranean Solar Plan (MSP) Master Plan. Nous intensifions également la coopération bilatérale en aidant, par exemple, à l'évolution du cadre législatif marocain. Il nous appartient de mobiliser des fonds nationaux, comme le Fonds français pour l'environnement mondial, ou onusiens, sans oublier les fonds privés.

Nous devrons veiller à ce que l'Union européenne reste leader, en ratifiant la deuxième période du protocole de Kyoto, et en affichant, dès 2014, de nouveaux engagements de réduction des émissions à l'horizon 2030.

Il faudra enfin et surtout convaincre que la transition écologique crée des opportunités économiques et sociales, au sein de l'« agenda positif » qui doit accompagner les négociations.

La France a soutenu l'Europe de l'énergie au Conseil européen du 22 mai. Il reste urgent pour notre compétitivité de traiter la question du prix de l'énergie en Europe et de réagir face à l'effondrement du marché du carbone. Nous agissons à court terme, avec le soutien du report de crédit gratuit. Le Conseil devrait valider un mandat permettant de discuter avec le Parlement, à moyen terme, dans le cadre des discussions sur la politique climat-énergie à l'horizon 2030, un objectif ambitieux qui permettrait le redressement du cours du carbone.

Nos divergences avec l'Allemagne sur les émissions de CO2 des véhicules ne doivent pas empêcher la recherche d'un accord qui devrait intervenir prochainement sur la base du compromis trouvé en Irlande. Le Président de la République a souhaité que l'Europe de l'énergie soit à l'ordre du jour du Conseil européen en mars prochain. Cette politique doit se faire avec l'Allemagne. Mon prédécesseur au ministère, Delphine Batho, avait lancé avec notre homologue allemand, Peter Altmaier, les jalons d'une Europe des énergies renouvelables ; cette politique doit être poursuivie.

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