Intervention de Laurent Rivoire

Réunion du 30 octobre 2013 à 16h30
Commission d'enquête relative aux causes du projet de fermeture de l'usine goodyear d'amiens-nord, et à ses conséquences économiques, sociales et environnementales et aux enseignements liés au caractère représentatif qu'on peut tirer de ce cas

Laurent Rivoire, directeur associé de SECAFI :

Je tiens à souligner pour commencer qu'il faut considérer ce projet comme un accord de compétitivité avant la lettre. En 2013, cela choque moins, ou c'est plus dans l'air du temps – voyez les réflexions en cours sur les plans de compétitivité de Renault et de Peugeot – mais, en 2008, c'était novateur.

« Chantage », avez-vous dit ? On peut l'interpréter comme tel si l'on considère que la proposition est exprimée sous la forme « Nous investissons, nous changeons l'organisation du travail et alors l'emploi sera maintenu ». Mais si nous avons proposé que la production se fasse selon le rythme 5x8, c'est qu'avant d'être un projet de réorganisation, le projet était un projet d'économie, et nous avons jugé que le passage au 4x8 ne permettait pas de réaliser l'économie souhaitée par la direction de Goodyear. Notre proposition était aussi fondée sur des considérations relatives à la santé au travail : les rythmes 3x8 et 4x8, fréquents après-guerre, ont pratiquement disparu dans l'industrie et il est établi que le régime des 5 x 8 est moins fatigant pour l'être humain. Voilà pourquoi nous avons proposé ce rythme de travail, qui emportait des surcoûts minimes – et je pense même que certaines économies pouvaient être faites.

Mais le projet de passage au 4x8 à l'usine d'Amiens-Nord s'expliquait aussi par une raison plus générale : c'est le rythme de travail en vigueur dans tous les autres sites du groupe en Europe et aux États-Unis. Avant d'être un plan d'économie et une proposition de compromis « gagnant-gagnant » qui s'est fini en un « perdant-perdant », il s'agissait donc d'un projet d'homogénéisation de l'organisation du travail dans l'espace de production de Goodyear en Europe.

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