Intervention de Jean-Louis Dumont

Séance en hémicycle du 6 décembre 2013 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2013 — Article 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Dumont :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, il convient de rappeler, préalablement à la discussion de l’article 25, que le Parlement a voté les lois Bataille et la loi Loos à l’unanimité, car elles extrayaient du secret et de l’opacité la question des déchets nucléaires. Il s’agissait d’un geste politique fort et significatif. Le département dont je suis l’élu, la Meuse, accueille l’un des trois laboratoires créé en vue d’accueillir ces déchets. Les autres ont peut-être nourri des craintes ; nous avons assumé. Il me semble essentiel de connaître le sous-sol et de conduire des essais en couche géologique profonde.

C’est pourquoi la loi imposait des obligations aux entreprises de la filière électronucléaire. Que celles-ci continuent ou cessent de produire, les déchets existants sont là et les déchets futurs issus du démantèlement des centrales devront être sécurisés. Tel est l’objet du projet Cigéo qui, s’il est voté par le Parlement, sera intégralement implanté dans le département de la Meuse, peut-être en association avec la Haute-Marne afin de faire face à l’inertie des entreprises de la filière. Je ne citerai qu’un exemple. Mme Lauvergeon, lorsqu’elle dirigeait Areva, portait la plus grande attention à cette contrée que l’exposé des motifs situe dans les confins, voire dans le désert des Tartares ou de Gobi ! Elle est pourtant en France, en métropole, en Lorraine ! Nous revendiquons la responsabilité d’avoir accepté un laboratoire de recherche, qui fonctionne très bien et nous rapporte même un peu d’argent, même si ce n’est pas l’essentiel.

Le grand débat public sur le projet Cigéo a été saboté, c’est pourquoi je voterai l’article 25. L’ANDRA mène à bien la mission difficile qui lui a été confiée, consistant à manipuler des produits dangereux, en respectant son environnement comme les desiderata de l’ensemble des populations et des élus. Il s’agit d’une démarche exemplaire, que beaucoup d’organisations, d’institutions et de hauts fonctionnaires de ce pays seraient bien inspirés d’observer de près. Je rappellerai à mes collègues en guise de conclusion que j’ai demandé au Parlement d’être continuellement attentif aux demandes du département de la Meuse si par hasard ses habitants se sentaient trahis. Je vous demande aujourd’hui, mes chers collègues, d’être exigeants avec la démarche économique, industrielle et environnementale du département de la Meuse !

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