Intervention de Jean-Louis Borloo

Séance en hémicycle du 10 décembre 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'engagement des forces armées en république centrafricaine et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Borloo :

Oui, nous avons des liens fraternels avec l’Afrique et avec nos frères africains. Oui, nous avons des capacités militaires pré-positionnées. Oui, nous sommes dans notre zone d’influence et de responsabilité. II ne s’agit pas de faire triompher le bien contre le mal, mais de sauver des vies humaines, de permettre qu’elles cohabitent et bâtissent ensemble.

Mais en même temps, monsieur le Premier ministre, nous devons la vérité aux Français. Il faut leur dire que cette opération, si elle se fait en appui des 2 500 hommes de la MISCA, force africaine dont les effectifs devraient monter à 6 000, elle sera extrêmement délicate, car nos hommes doivent désarmer, avant de cantonner leur armement, des milices éparses difficilement identifiées et identifiables, certains de leurs membres ayant même quitté leur treillis.

Oui, elle est extrêmement difficile, car le territoire est vaste, aussi grand que la France. Même si, grâce au Mali, la bravoure de nos hommes et l’efficacité de nos armées donnent un prestige d’intimidation qui peut aider dans ces opérations.

Des difficultés, il y en aura, monsieur le Premier ministre. Et c’est parce que ce sera difficile que nous serons à vos côtés. Mais permettez-nous, sans compter le moins du monde notre soutien, de vous faire part de nos grandes déceptions, de nos interrogations et de nos réelles inquiétudes.

Comme au Mali, seuls des enfants de France, parmi les pays occidentaux, risqueront leur vie aux côtés de nos frères africains. Notre impression sourde, mais réelle, est que notre capacité militaire l’emporte considérablement sur notre capacité de persuasion politique et diplomatique.

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