Intervention de Philippe Le Ray

Séance en hémicycle du 7 janvier 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Le Ray :

Alors que la demande mondiale augmente de 2 % par an, la production française recule quant à elle de 1,5 % par an.

Ce texte manque malheureusement totalement d’ambition et de clarté. Il ne permet en aucune manière de moderniser nos élevages, d’innover, de développer et de décrocher des parts de marché à l’étranger.

Notre déception est grande, car nous sommes là en présence d’un plan de décroissance agricole. Jamais il n’est question d’objectifs de production ou de modèle de production à développer ! Contrairement à nos partenaires européens, vous ignorez totalement, pour ne pas dire volontairement, une harmonisation des règles européennes en matière d’élevage, en particulier pour les installations classées.

Certes, vous défendez la compétitivité mais il n’est pas suffisant d’en parler, il faut l’associer à des volumes de production.

Certes, vous défendez l’agriculture de proximité, mais il n’y a concernant le domaine des abattoirs ! Comment pouvez-vous parler de proximité alors qu’ils disparaissent ? L’agriculture doit aussi rester une activité de masse, sinon nous reculerons.

Certes, vous défendez la formation et l’installation, mais sans aucune perspective au niveau économique.

Certes, vous permettrez une meilleure garantie sanitaire et de qualité sur les produits agricoles, mais votre texte est si contraignant qu’il conduira à importer encore davantage des produits à bas coûts et de moindre qualité, comme c’est déjà le cas pour la volaille.

Quant à votre volet innovation et recherche, il est insignifiant pour un projet de loi prétendument d’avenir. Vous le savez bien, c’est pourtant par l’innovation et la recherche que nous retrouverons le chemin de la compétitivité et de la croissance.

Nous espérions que ce texte oxygénerait une profession toujours plus étouffée par les contraintes technocratiques. Or, c’est tout le contraire : ce texte, c’est plus d’État, plus d’administration, plus de collectivisme et plus d’exigences envers nos agriculteurs.

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