Intervention de Catherine Coutelle

Séance en hémicycle du 10 février 2014 à 16h00
Politique de développement et solidarité internationale — Article premier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle :

Cet article nous permet donc, pour la première fois, de discuter des objectifs de la politique de développement et, également pour la première fois, de l’application de la stratégie genre et développement que vous avez validée, monsieur le ministre, le 31 juillet 2013.

L’approche « genre » part du constat que les inégalités entre les femmes et les hommes sont construites par les sociétés, je tiens à le rappeler. C’est ainsi qu’au moment de l’évaluation des objectifs du millénaire, nous avons constaté que ces inégalités-là sont celles qui ont le moins reculé. Ce sont 33 millions de filles qui ne vont pas à l’école, 800 femmes qui meurent chaque jour dans le monde en accouchant, une femme sur six qui est victime de violences – vous l’avez rappelé : le viol est devenu une arme de guerre. Ce sont 60 millions de filles qui sont mariées avant l’âge de quinze ans et 100 millions de femmes ou de filles qui sont victimes de mutilations.

Aussi, je me félicite que la France ait décidé de lutter contre ces inégalités dans toutes ses politiques et, en particulier, dans celle-ci, monsieur le ministre.

Votre projet de loi est en effet particulièrement bienvenu à l’approche de l’anniversaire des conférences du Caire et de Pékin qui avaient reconnu des droits en faveur des femmes, alors qu’aujourd’hui des forces réactionnaires tentent de revenir sur les avancées qui y avaient été formulées.

Aussi, les articles I et II rappellent que les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes sont les leviers stratégiques essentiels pour prévoir le développement et que la promotion de l’égalité constitue une dimension transversale de votre et de notre politique, les femmes étant actrices du développement et de leur développement.

La commission a accepté, et j’en remercie M. le rapporteur, d’enrichir le texte sur un certain nombre de points.

Il faut absolument que 50 % des projets puissent tendre à l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’économie.

Nous serons très attentifs à la cohérence de la France, tant lorsqu’elle s’exprime sur le plan international qu’à travers ses acteurs comme, par exemple, l’Agence française pour le développement, l’AFD.

C’est pourquoi, même dans un texte d’orientation, il faut prévoir des indicateurs précis et fiables. Nous y reviendrons lors de la discussion des amendements.

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