Intervention de Alexis Bachelay

Séance en hémicycle du 26 février 2014 à 21h30
Action de l'État en matière de transports urbains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Bachelay :

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, nous sommes aussi ravis que nos collègues du groupe écologiste à l’idée de pouvoir évoquer le rôle de l’État en matière de transports urbains. Ceux-ci sont, pour des millions de nos concitoyens, une préoccupation quotidienne en même temps qu’ils constituent un enjeu fondamental pour le développement urbain et économique de nos agglomérations. Ils sont également un enjeu majeur de la transition écologique et énergétique que nous appelons de nos voeux.

Nous le savons, habiter à proximité d’une gare, d’une station de bus ou d’une ligne de tramway est un plus indéniable pour la qualité de vie de nos concitoyens.

Les études les plus récentes montrent qu’environ les trois quarts des déplacements se font encore en voiture. Néanmoins, ce chiffre diffère largement en fonction des zones – ce mode de transport domine à hauteur de 90 % dans les zones rurales alors que dans les zones les plus urbanisées, et c’est le cas en Île-de-France, ce chiffre peut parfois descendre à moins de 50 %, ce qui constitue me semble-t-il un progrès.

Ces mêmes études démontrent que les Français souhaitent diversifier leurs modes de transports. Cette évolution vers des modes alternatifs à la voiture particulière – notamment vers les transports urbains collectifs comme le bus, le tram et le métro – est due à la fois à une problématique économique et à la volonté des ménages de maîtriser leur budget de transport. Elle est aussi due à la prise de conscience des coûts et des nuisances de la voiture : pollutions sonore et environnementale, coût des assurances, du stationnement et de l’entretien.

Le monopole de la voiture est d’autant plus remis en cause dans nos agglomérations que les pouvoirs publics sont à même d’offrir des solutions alternatives crédibles comme l’est le tramway, par exemple, qui est peu à peu réapparu au coeur de nos cités.

C’est par des modes de transports collectifs durablement fiables, réguliers et confortables que nous continuerons à offrir à nos concitoyens une alternative à la voiture, dont ils sont d’ailleurs parfois prisonniers.

Malheureusement, trop d’usagers ne trouvent pas nécessairement le service de qualité qu’ils sont en droit d’attendre.

Je dois m’arrêter ici sur la situation particulière de l’Ile-de-France, région dont je suis élu et qui connaît une crise chronique due au manque d’investissements ces dernières années.

J’ai coutume de rappeler que si le réseau francilien ne représente que 10 % du réseau ferré français, il correspond à 40 % des trains qui circulent dans notre pays, pour un total d’environ huit millions d’usagers chaque jour, chiffre impressionnant, vous le reconnaîtrez, qui justifie pleinement que l’on s’intéresse à la situation francilienne.

Je me félicite que le projet du Grand Paris Express – pour lequel nous sommes nombreux à nous être mobilisés – initié par la loi de juin 2010 permette d’apporter des réponses à ces difficultés.

Depuis le mois de juin 2012, la majorité s’est mobilisée pour conforter le projet et pérenniser son financement. Et comme l’a rappelé mon collègue François de Rugy, le 6 mars dernier, le Premier ministre a annoncé un plan de financement renforcé et a conforté l’ambition de construire 200 kilomètres de nouvelles lignes de métro et 72 nouvelles gares, de même qu’il a affirmé sa volonté de rattraper les investissements sur les réseaux existants dont le manque de fiabilité et les difficultés quotidiennes pénalisent de nombreux usagers.

Je prends souvent l’exemple du renouvellement des matériels roulants – qui a déjà commencé et doit se poursuivre dans les années à venir. Compte tenu des difficultés subies par les usagers – je pense, notamment, aux lignes L et J au départ de la gare Saint-Lazare –, il est particulièrement attendu ; j’espère donc qu’il sera rapidement effectif. C’est en effet, me semble-t-il, le rôle de l’État, en relation avec l’opérateur SNCF, de tout mettre en oeuvre pour que les lignes les plus en souffrance soient prioritairement dotées des nouveaux matériels et des investissements dans les infrastructures.

Le transport urbain de demain, c’est aussi l’intermodalité et la multimodalité. Nous n’opposons pas le rail à la route. Dans des milieux urbains peu denses, le bus peut être une solution particulièrement satisfaisante, à condition que la régularité et l’état des lignes soient conformes aux attentes de la population.

Le multimodal, c’est également se tourner vers les modes actifs : marche à pieds, vélo, voiture. Nous le savons, parce que nous travaillons avec le ministre depuis plusieurs mois, un plan en faveur des mobilités actives sera annoncé dans quelques jours comprenant des mesures très concrètes pour oeuvrer en ce sens.

Une de mes collègues interviendra à propos des systèmes de transport intelligents, d’autres collègues interviendront quant à eux sur la réforme ferroviaire. Pour ma part, je termine en vous assurant que nous sommes totalement mobilisés sur cet enjeu que constituent les transports urbains, avec les investissements nombreux que nous attendons, et dont nous avons besoin. Même si, cela a été dit, l’État n’est plus le principal financeur, il a un rôle stratégique à jouer. Vous savez pouvoir compter sur le soutien de notre majorité à votre action, monsieur le ministre.

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