Intervention de Clotilde Valter

Séance en hémicycle du 5 novembre 2012 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Mission agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClotilde Valter :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, malgré un contexte budgétaire extrêmement contraint, le budget 2013 permet de préserver les missions stratégiques du ministère en faveur d'une agriculture compétitive et de qualité, dans le respect de l'environnement, tout en participant pleinement au redressement nécessaire des comptes publics. C'est, avec 5 milliards d'euros, un budget ambitieux.

Je me félicite tout particulièrement que le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt ait veillé à ce que ce budget préserve les capacités de financement en matière d'enseignement agricole, de politique sanitaire et alimentaire, de compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire, et de politique forestière.

C'est un budget volontariste et cohérent avec nos engagements européens, qui définit des priorités claires et qui rompt ainsi avec la politique du précédent gouvernement.

Je souhaite insister ici sur la politique forestière et sur la filière bois. Avec plus de 25 millions d'hectares boisés, la France est aujourd'hui le troisième pays le plus boisé de l'Union européenne. Couvrant près du tiers du territoire national, les forêts publiques et privées constituent un atout considérable pour notre pays. Elles contribuent à l'équilibre environnemental et favorisent la biodiversité. Elles constituent également un atout majeur pour notre économie : la filière bois compte en effet 450 000 emplois, soit deux fois plus que l'industrie automobile, et génère un chiffre d'affaires annuel de 60 milliards d'euros.

Pourtant, la forêt a été abandonnée au cours de ces dernières années. Sur les 72 milliards d'euros de notre déficit commercial, 6 milliards sont imputables à cette filière. Il faut savoir que notre bois est travaillé à l'étranger et que nous importons les meubles fabriqués avec le bois produit sur notre sol : cette situation absurde doit cesser. Dans ce but, le Gouvernement veut définir une stratégie pour notre filière bois : il s'agit à la fois de soutenir la production, avec un effort de replantation et de renouvellement des forêts, d'encourager la transformation, ce qui suppose un plan d'investissement d'envergure, et d'améliorer l'organisation de la filière bois-énergie. Ce sera l'objet de nos débats de 2013, avec la future loi d'avenir, dont je me félicite.

Dans l'immédiat, et parce qu'il a une véritable ambition pour notre forêt, le ministre a veillé au respect des engagements de l'État, tels qu'ils ont été définis dans le contrat d'objectifs et de performance de l'Office national des forêts, avec une dotation de 185,5 millions d'euros. Le financement du plan chablis-Klaus a également été renforcé, avec une dotation complémentaire de 12 millions d'euros par an, soit 60 millions d'euros sur cinq ans, ce qui n'est pas rien.

La tempête de janvier 2009 a été dévastatrice et a causé d'énormes dégâts forestiers. À peine remise de la tempête de 1999, la forêt des Landes a alors été détruite à plus de 60 %, et ce sont près de 45 millions de mètres cubes de bois qui ont été abattus, contre 32 lors des tempêtes de 1999. En augmentant les crédits dévolus à ce plan, le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt permet à notre forêt de se reconstruire plus rapidement. À la suite d'une période riche en événements en 2011, dans le cadre de l'année internationale de la forêt, nous devons continuer le travail de sensibilisation de l'opinion publique sur l'importance de la gestion durable et de la conservation des forêts.

Je veux conclure cette intervention en rendant hommage à la pugnacité et à la volonté dont le Gouvernement, et particulièrement le ministre de l'agriculture, a fait preuve dans la conduite des négociations européennes. Ils sont parvenus à un accord avec l'Allemagne sur le maintien du budget de l'agriculture, qui avait été menacé, récemment encore, lors de la réforme de la politique agricole commune, d'une révision à la baisse.

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