Intervention de Erwann Binet

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Lutte contre l'ambroisie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwann Binet :

Madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, je souhaite attirer l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur le difficile problème de santé publique posé par la prolifération de l’ambroisie à feuille d’armoise dans le quart sud-est de la France et singulièrement dans ma circonscription, située dans la partie septentrionale de la vallée du Rhône.

Nous connaissons parfaitement l’ambroisie dans cette partie du territoire national. Elle pousse sur tous les terrains libres d’autres plantations, notamment sur les zones de chantiers de construction ou d’aménagement, les terrains agricoles et les abords des voiries. Mais l’ambroisie est surtout connue pour son pouvoir allergique exceptionnellement élevé ; non seulement il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que les manifestations allergiques apparaissent, mais ces manifestations allergiques – rhinites sévères, conjonctivites, trachéites, voire asthme – touchent environ 12 % de la population à partir du mois d’août et pendant un à trois mois.

Toutes les collectivités, les professionnels de l’agriculture et les représentants locaux de l’État sont mobilisés pour la prévention et pour l’arrachage de cette mauvaise herbe. Malgré des résultats intéressants, tout le monde s’accorde à constater les limites de la mobilisation locale.

Il convient aujourd’hui d’aller bien plus loin et de prévoir un cadre juridique et une coordination nationale, en sus des mesures déjà prises, comme l’inscription dans le deuxième plan national santé environnement au titre de la prévention des allergies et la création d’un observatoire de l’ambroisie.

Sur la seule partie concernée de la région Rhône Alpes, près de 200 000 personnes ont reçu en 2012 un traitement en réponse à leurs symptômes, ce qui coûté à la collectivité entre 12 et 16,5 millions d’euros. Le nombre de personnes concernées augmente de manière exponentielle chaque année.

J’ajoute que le développement de la présence de l’ambroisie est aussi néfaste pour l’environnement. Cette mauvaise herbe étant extrêmement envahissante, il est urgent de contenir son expansion et de surveiller sa propagation sur le territoire, pour protéger notre écosystème.

À une question posée par notre collègue Nathalie Nieson, députée de la Drôme, Mme Laurence Rossignol a annoncé il y a quelques semaines qu’un cadre législatif imposant la lutte contre l’ambroisie au niveau national avait été préparé par le ministère des affaires sociales et de la santé et que ces dispositions seraient sans doute intégrées dans la future loi « santé ». Je vous serais reconnaissant, madame la secrétaire d’État, de bien vouloir confirmer, au-delà de cette annonce, la nature des mesures qui sont envisagées par le Gouvernement.

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