Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Promotion du secteur du numérique en france et en europe

Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique :

Monsieur le député, le numérique est effectivement un formidable levier de compétitivité, de croissance et d’emplois. Il figure d’ailleurs parmi les priorités de ce gouvernement, au même titre que la transition écologique ou la réforme des territoires.

Vous mentionnez les cas de Dailymotion et de Qwant. Mais l’innovation ne se décrète pas : ce n’est donc pas dans un bureau à Bercy ni ailleurs que l’on peut décider de l’avenir d’un futur géant français ou européen de l’internet.

Le Gouvernement a, pour sa part, choisi de favoriser les écosystèmes numériques qui permettront, demain, de créer ces géants. Pour cela, un certain nombre de financements ont été mis en place. Nous avons ainsi par exemple décidé de pérenniser et d’amplifier l’effet du crédit d’impôt recherche, mesure très appréciée par les PME et par les start-up innovantes du numérique. De plus, 300 millions d’euros de prêts bonifiés sont réservés pour financer l’investissement des entreprises engagées dans des projets structurants. Enfin, des guichets de la BPI ont adapté leur discours aux start-up.

Vous avez cité la french tech : il convient effectivement d’en parler. C’est la raison pour laquelle j’ai inauguré hier soir le lancement du festival « french tech ». Pendant un mois, les start-up seront à la fête non seulement à Paris, mais également dans tous les territoires. En effet, contrairement à d’autres pays, la force numérique de la France tient aussi à la richesse et à la diversité de ses territoires.

Quant à l’Europe, vous avez raison, elle a été jusqu’à présent absente dans ce domaine, car elle a voulu appliquer aveuglément des règles du droit de la concurrence aux grandes plateformes numériques sans comprendre leur stratégie économique. En organisant, par exemple, le G8 numérique qui leur a ouvert les bras sans élaborer nous-mêmes une stratégie industrielle et économique et en passant des accords commerciaux avec ces grandes plateformes au détriment de nos propres acteurs, nous avons fait preuve d’une grande naïveté. Le temps est à la lucidité et à l’élaboration d’une stratégie industrielle au niveau européen. C’est une priorité du Gouvernement français. À l’issue du dernier conseil des ministres franco-allemands, un groupe de travail a été mis en place avec les Allemands. Nous ferons des propositions très concrètes lors de la prochaine réunion de la Commission européenne pour que le numérique devienne enfin un grand sujet européen.

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