Intervention de Philipp Missfelder

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Philipp Missfelder, CDUCSU :

Je suis porte-parole de mon groupe parlementaire et, avec mon collègue Schockenhoff, chargé des affaires étrangères au Bundestag.

Notre groupe de travail a passé hier en revue les pays en situation de conflit. Il est terrible en effet de voir le conflit syrien, qui monopolisait notre attention il y a deux ans, ainsi relégué au second plan. D'une manière générale, nous devons continuer de débattre, publiquement comme à l'intérieur de nos partis respectifs, de la place et de la valeur de la politique étrangère. Cette question est très actuelle en Allemagne, on l'a dit.

S'agissant de l'Ukraine, on s'interroge beaucoup sur le vaste catalogue des sanctions envisageables. Aux États-Unis, la liste des avoirs gelés et des personnes concernées par les restrictions d'octroi de visas n'est pas du tout la même qu'en Europe. Au sein même de l'Union, des points de vue très différents s'expriment, comme on l'a vu chaque fois qu'il en a été question au Conseil européen. À Londres, lors d'une réunion avec le parti conservateur, tout le monde s'est montré très intéressé par l'hypothèse de sanctions commerciales, mais la discussion a tourné court dès qu'il s'est agi de toucher aux avoirs financiers, éventualité exclue par le gouvernement britannique.

Il n'est pas envisageable que l'Ukraine explose, pour des raisons morales et politiques, mais aussi dans notre propre intérêt, puisque le conflit se déroule sur le sol européen. Naguère, en Allemagne, nous avons longuement hésité à apporter notre soutien à la Grèce, mais la crise pourrait être bien plus durable en Ukraine, de sorte que le coût à long terme serait beaucoup plus élevé et l'effort de stabilisation plus long.

À notre avis, le scrutin de dimanche devrait se dérouler normalement et dans un calme relatif. En revanche, il y aura certainement à l'Est des troubles importants qui risquent de compromettre la légitimité des élections. Mais nous ferons tout pour que leur résultat soit reconnu.

Hier, nous avons assisté à une présentation très complète des liens que certaines personnalités politiques entretiennent avec des oligarques. Là aussi, nous devons accepter des compromis : il nous faut bien composer avec ceux que nous avons en face de nous.

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