Intervention de Wolfgang Gehrcke

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Wolfgang Gehrcke, Die Linke :

La politique, c'est l'art de gérer les alternatives. Je vais donc tenter de vous présenter les différents cas de figure qui s'offrent à nous.

Nous qui avons célébré en grande pompe l'an dernier le cinquantième anniversaire du Traité de l'Élysée, nous devrions commémorer aussi tous ensemble le centenaire de la Première Guerre mondiale. À ce propos, je me réjouis que la population allemande approuve la retenue en matière militaire, car il n'en a pas toujours été ainsi. Essayons d'en tirer des leçons. L'emploi de la force militaire est un dernier recours, avez-vous dit, madame la présidente. Mais je préfère la formule de Willy Brandt, dans le discours qu'il a prononcé en recevant le prix Nobel de la paix : la force n'est pas l'ultima ratio, mais l'ultima irratio ?

Tâchons de construire en Europe une maison commune incluant la Russie, car elle fait partie de l'Europe, elle ne lui est pas opposée. Il ne faut pas l'isoler. Aux sanctions, qui risquent de renforcer la position de Poutine, je préfère donc le dialogue : j'encourage tous mes collègues à parler avec nos homologues de la Douma de ce dont nous sommes témoins – parler, c'est-à-dire discuter sans être nécessairement d'accord.

En Ukraine, nous devrions nous en tenir à une politique de non-alignement. Le traité d'association n'aurait pas dû s'étendre aux questions militaires. Nous devrons continuer d'organiser des tables rondes après les élections, et il faudra bien que ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord viennent s'y asseoir, sans quoi elles n'auraient pas de sens. En Allemagne, en pareil cas, nous avons toujours fait participer tout le monde.

Nous avons une responsabilité commune : faire triompher la démocratie en Europe. C'est ce qui motive ma position.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion