Intervention de Rolf Mützenich

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Rolf Mützenich, SPD :

Depuis mon entrée au Bundestag en 2002, le rôle des Parlements s'est accru dans la réflexion et la prise de décision en matière de politique extérieure. Les choses avancent : nous en avons fait l'expérience ces dernières années, à l'Assemblée nationale française et à la Chambre des communes britannique, où des débats intéressants ont eu lieu et où la majorité parlementaire a pu exprimer un point de vue différent de celui du Gouvernement.

Attention toutefois, en tant que parlementaires, à ne pas conforter certains clichés ; nous avons tous à l'esprit des exemples où la politique extérieure de l'Union européenne n'a pas fonctionné. Le Parlement européen devrait voir prochainement s'accroître ses prérogatives, et c'est une bonne chose. Il est également appréciable que nos deux présidents, M. Röttgen et Mme Guigou, se soient rendus ensemble à Kiev avec leur homologue polonais : cela montre que l'un ne regarde pas vers l'est et l'autre vers le sud. Par le passé, l'engagement commun de la France et l'Allemagne sur le nucléaire iranien, avait permis de traiter cet enjeu difficile par la diplomatie. Mme Asthon fait du reste du bon travail avec les moyens de la diplomatie européenne et j'espère que nous résoudrons ainsi la présente crise de manière pacifique, par la voie diplomatique.

M. Schockenhoff a raison : prenons garde à ne pas nous focaliser aujourd'hui sur la Russie, en oubliant ce qui se passe au sein même de l'Union européenne. J'irai même plus loin : certains dirigeants européens, comme le Premier ministre hongrois, jouent une carte inacceptable.

Madame la présidente, vous avez signalé que l'annexion de la Crimée s'était faite en violation de plusieurs règles du droit international, dont le mémorandum de Budapest, qui apportait aux pays qui renonçaient au nucléaire l'assurance que leur intégrité territoriale et leur indépendance seraient respectées. Cette garantie négative de sécurité est un principe très concret, qui doit être garanti par les puissances nucléaires – à travers le monde, plusieurs projets d'accord attendent la signature de l'une d'entre elles. La France ne pourrait-elle pas le promouvoir ? Je suis sûr qu'elle recevrait le soutien de l'Allemagne.

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