Intervention de Johann Wadepfuhl

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Johann Wadepfuhl, CDUCSU :

Sur ce point, une leçon est à retenir : ni la France ni l'Allemagne ne peuvent continuer à mener isolément une politique en défendant leurs propres intérêts au sud de l'Europe. Par le passé, l'Allemagne a concentré son attention sur Israël et sur le conflit au Proche-Orient, en défendant, pour des raisons historiques, une position bien particulière. Nous sommes heureux que le Gouvernement américain, et notamment le secrétaire d'État, M. John Kerry, s'intéresse enfin à ce conflit ; nous espérons qu'une issue positive sera trouvée avant la fin du second mandat du président Obama.

L'Union européenne est appelée à s'impliquer davantage dans les affaires méditerranéennes. Aucun des conflits en cours ne pourra être résolu si l'on ne prend pas en considération les différents intérêts en jeu – notamment ceux de la Russie. L'action des États-Unis d'Amérique ne suffira pas ; nous devons nous aussi agir.

Il est scandaleux de constater que la Syrie a presque totalement disparu de la scène médiatique ! On a l'impression que la résignation l'emporte ; M. Brahimi a jeté l'éponge et personne ne se semble plus se préoccuper du conflit.

En dépit des élections législatives, la situation s'aggrave en Irak. Une entité comparable à un État est en train d'émerger : Isis, l'État islamique en Irak et au Levant. On constate une situation similaire dans le nord de l'Afrique ; en Libye, tout laisse à penser que l'État va s'effondrer. Quelques années après le printemps arabe, l'on est encore loin de voir régner la paix dans le bassin méditerranéen, que ce soit sur la rive asiatique ou sur la rive africaine.

Nous autres Européens sommes appelés à promouvoir des solutions humanitaires. Je ne pense pas que l'option militaire soit une solution. Nous n'étions pas des admirateurs de Kadhafi, mais il faut bien reconnaître que l'intervention militaire en Libye n'a pas été positive au bout du compte. Nous devons mener dans cette région une politique responsable, qui implique l'Europe dans son ensemble. Celle-ci doit faire des propositions de résolution des conflits, notamment en Syrie et en Libye. Mais on n'arrivera à faire avancer les choses que si l'Allemagne et la France prennent l'initiative, qu'elles agissent de concert et qu'elles sont prêtes à s'engager, chacune avec les moyens dont elles disposent. Voilà l'appel que je veux lancer.

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