Intervention de Guy-Michel Chauveau

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy-Michel Chauveau :

La question des relations avec le sud de l'Europe est très importante. Nous nous sommes félicités de l'évolution démocratique des pays arabes durant ces dernières années, mais dans les années 1990, nous avions fait de même au sujet de certains pays africains, lorsqu'avaient été organisées pour la première fois des élections au suffrage universel, qu'avaient été réunies des assemblées de représentants du peuple et que ces mutations avaient été accompagnées par les structures traditionnelles, notamment les chefs de village.

Hélas, il n'y a pas d'expression des libertés sans sécurité, et cela s'est vérifié. Dès que les exécutifs se sont affaiblis, des tensions sont apparues. C'est ce qui s'est passé au Mali, où la faiblesse de l'exécutif a favorisé, à compter de 2005, l'installation des narcotrafiquants et la progression des djihadistes. Lorsque la crise parvint à son acmé, en 2012, il apparut évident que l'on ne pouvait pas laisser faire les djihadistes. Le 11 janvier 2013, la France est donc intervenue, afin d'éviter la prise de Bamako. Nous avons par la suite travaillé à la formation des forces de sécurité maliennes, en collaboration avec l'Union africaine et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cependant, la France n'a pas vocation à rester durablement dans le pays.

En République centrafricaine, qui n'avait pas été atteinte par le courant de réformes des années 1990, il n'y avait pas d'État de droit. Mais dans les deux cas s'est posée la question des partenariats à mettre en oeuvre dans le cadre de la gestion d'une crise en temps réel.

Maintenant, il reste un travail diplomatique à accomplir. Nous avons ainsi participé, avec les représentants de l'Union européenne, à la Conférence des donateurs pour le développement du Mali, afin d'examiner comment faire progresser l'État de droit, permettre le retour des réfugiés à Bamako et, surtout, assurer le développement économique du pays.

Telle est la principale tâche qui nous attend dans ces pays à forte croissance démographique. Comment faudra-t-il s'y prendre ? En privilégiant le Fonds européen de développement, ou en utilisant d'autres instruments ?

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