Intervention de Rolf Mützenich

Réunion du 21 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Rolf Mützenich, SPD :

De nos jours, la société civile se fait entendre bien plus que par le passé : voyez ce qui s'est passé dans le monde arabe ou en Ukraine. Elle exerce une influence grandissante sur les questions internationales. Même si l'on assiste aujourd'hui à un certain recul, les acquis resteront.

Je ne suis pas pessimiste quant à l'avenir, car de nombreux sujets de revendication seront toujours d'actualité : le respect, la participation des peuples, par exemple. Les Gouvernements concernés vont-ils donner satisfaction sur ces points ? Notre présidente dit avoir l'espoir que la Tunisie devienne un exemple de travail mené en commun par des forces politiques différentes, afin de préserver la cohésion de la société. Si nos deux pays apportent leur soutien aux pays qui se sont engagés sur cette voie, ce sera certainement très utile.

Je suis choqué par ce qui se passe en Syrie. De nombreux collègues sont allés sur place visiter les camps de réfugiés : l'État est en train de s'effondrer. M. Brahimi a renoncé à poursuivre sa mission. Il ne nous reste d'autre choix que d'agir avec les Nations unies et la communauté internationale en vue de trouver une solution.

Personnellement, je ne pense pas que vouloir marginaliser l'Islam politique soit une bonne chose. Il ne faut jamais refuser le dialogue. Soyons attentifs et essayons plutôt de corriger certains comportements. Il va notamment falloir décider, au niveau européen, de notre réaction à l'arrivée au pouvoir du candidat victorieux de la présidentielle en Égypte. Il existe un risque de nouvelles persécutions à l'égard des frères musulmans : que dira l'Europe dans ce cas ?

Aujourd'hui, le Gouvernement fédéral doit décider du nouveau « concept africain » de l'Allemagne, qui comprend quelques aspects militaires, mais surtout une politique de développement, un volet humanitaire et un soutien à la construction des États. Il serait bon que nos gouvernements se réunissent pour prévoir des actions communes. Des échanges ont déjà eu lieu par l'intermédiaire des ministres des affaires étrangères, mais il faudrait consolider le processus.

Bien évidemment, tout cela devra être débattu au sein de nos parlements respectifs. Cette semaine, un débat a eu lieu au Bundestag sur l'accompagnement militaire de plusieurs actions sur le continent africain ; nous devrons également nous prononcer sur la poursuite de la mission Atalante – sans oublier que derrière la piraterie, il y a des commanditaires.

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