Intervention de Christian Bataille

Réunion du 25 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Bataille :

Les interventions de M. Mandil et de Mme Maisonneuve démontrent qu'il n'y a pas d'Europe de l'énergie car ce qui prime est la dispersion et la disparité des points de vue. Les Allemands ont relancé le « tout charbon », tandis que d'autres comme les Anglais, s'interrogent. L'hydraulique en mer suscite de grands espoirs. J'ai en tête le projet proposé par l'ingénieur Lempérière qui est un projet prométhéen et qui pourrait prendre la place de plusieurs centrales nucléaires. Toutefois, ce projet se heurtera immanquablement aux défenseurs de la nature car il suppose, tout comme les barrages, une modification de l'ordre naturel.

S'agissant des gazs de schiste, il me semble que l'on devrait plutôt parler d'hydrocarbure non-conventionnels. Les Américains cherchent du pétrole et, subsidiairement, sont autosuffisants en gaz de schiste. Il y a actuellement un débat aux Etats-Unis afin de décider d'une éventuelle exportation sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) de ce gaz.

La France se trouve dans une situation aberrante puisqu'elle est le seul pays européen, excepté la Bulgarie, qui pris la décision stupide d'interdire la fracturation hydraulique, et même la recherche dans ce domaine. Les autres pays européens ont une politique différente. Les Allemands et les Anglais sont plus réalistes et vont explorer leurs sous-sols.

Le sujet tabou aujourd'hui, c'est le nucléaire. Le nucléaire est la grande réussite énergétique de la France. Cependant, la France se demande aujourd'hui avec quels partenaires continuer dans cette voie. Seul, la tâche est difficile mais certains partenaires sont à éviter comme la Chine qui escompte absorber notre savoir-faire afin de nous battre sur le marché mondial. Le partenaire russe est périlleux, tandis que les Américains se sont désormais tournés vers le gaz de schiste. Il reste le partenariat franco-britannique qui pourrait être intéressant.

Le long terme en matière d'énergie représente une dimension qui dépasse largement la perspective d'un mandat législatif ou présidentiel. En effet, les décisions que l'on prend aujourd'hui ne produiront pas leurs effets en 2017 ou en 2022 mais bien plus tard. Ainsi, le rôle de l'État et du Parlement est de réfléchir autrement que selon une logique de marché qui veut que l'on pense dans une perspective à court-terme, soit de cinq ans, et de relancer une forme de planification énergétique de moyen et de long-terme.

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