Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 7 juillet 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Certains d’entre vous prétendaient tout à l’heure que les autres pays n’appliquent pas les mêmes règles, que leurs avantages sont plus nombreux, que les Länder sont plus aidés. Ce n’est pas vrai. Si nous nous sommes battus pour un budget européen dédié à la politique agricole commune, c’est parce que nous partageons cette idée toute simple qu’il faut soutenir l’agriculture.

Je suis allé en Afrique du Sud visiter les systèmes de production laitière : aucune aide, et des fermes qui comprennent entre 5 000 et 15 000 vaches – je vous renvoie à nos débats sur les fermes à « 1 000 vaches », qui n’en comptent en réalité que 500 ! Eh bien, le lait se vend entre 43 et 44 centimes le litre contre 34 ou 36 centimes en France. Le capital à investir est si énorme qu’il faut des ateliers dont la taille pose des problèmes d’ordre sanitaire et économique. Voilà pourquoi il faut aider l’agriculture. Voilà pourquoi, dans le soutien que l’on apporte à l’agriculture, nous devons tenir compte de la production mais aussi de tout ce qui est lié à l’histoire des terroirs, d’où la logique des indications géographiques protégées que nous devons défendre dans les négociations internationales. C’est cela aussi qui fait la force de notre projet. C’est cela aussi l’enjeu que nous devons relever.

S’agissant de la filière du lait, l’après quotas est un vrai débat qui se pose à l’échelle européenne. La France est aujourd’hui le pays qui pose la question pour savoir comment réguler demain. Il ne s’agit pas de revenir aux quotas, puisque nous ne le pourrons pas, mais de nous poser un certain nombre de questions pour ne pas nous laisser aller à ce raisonnement trop simple : si des débouchés s’offrent à l’échelle internationale, on produit, et si les débouchés diminuent, la production reviendra à l’échelon européen. Peut-être mais que se produira-t-il alors ? Nous sommes justement en train de le négocier, sous la présidence italienne.

Ce débat, au-delà des discussions et des divergences qu’il suscite, prend l’agriculture dans sa globalité, en tenant compte de ses dimensions économique, environnementale, sociale et collective. Notre enjeu est de mettre en oeuvre ces combinaisons et ces convergences.

Après les débats que nous avons eus en première lecture et ceux qui se sont tenus au Sénat, nous devons encore aujourd’hui progresser et améliorer ce texte. Mais, de grâce, pas de faux débat ni de faux procès !

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