Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 16 juillet 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente de la commission des affaires européennes :

La commission des affaires européennes a beaucoup travaillé sur ce sujet fondamental. Nous partons du principe qu'une grande partie des émissions de gaz à effet de serre est liée aux activités humaines présentes, mais aussi passées. Dès lors, lorsque nous mettons la Chine en cause – à juste titre d'ailleurs –, n'oublions pas, que depuis un siècle ou deux, l'Europe fait partie des plus gros pollueurs au monde. Ce n'est pas parce que nous sommes moins nombreux aujourd'hui que nous n'avons pas notre part de responsabilité, notamment historique.

Le cinquième rapport du GIEC est particulièrement alarmant. Il me semble à le lire que la limite des deux degrés est déjà dépassée ; suis-je trop pessimiste de le penser ? De ce point de vue, et même si l'objectif a été martelé lors des conférences successives des Nations unies sur le climat, serons-nous dans les clous en 2030 ?

Comment concevez-vous les caractéristiques et les enjeux actuels de l'évolution climatique, sa suite prévisible et les conséquences qui en découleront ? Le fait que les contrées européennes subissent des tempêtes plus souvent qu'avant est-il imputable au dérèglement climatique ?

Les polémiques semblent s'être apaisées et les tentatives de désinformation sont moindres, mais les médias relayent encore des mises en cause, ce qui s'explique notamment par le fait que, dans la grave crise économique que nous vivons, certains États membres de l'Union européenne cherchent à retarder la réalisation de l'objectif « 20-20-20 ». Nous confirmez-vous qu'en en restant à la proposition actuelle, les politiques publiques vont vers un échec, au moins partiel ?

En matière d'efficacité énergétique, la Commission européenne semble vouloir proposer un objectif non contraignant de 25 à 27 % d'économie d'énergie, en deçà de ce qu'elle envisageait il y a peu et du taux de 40 % défendu par plusieurs États membres comme par les organisations non gouvernementales qui suivent ce dossier depuis longtemps. Les ONG souhaitent en outre que ce taux soit contraignant. Qu'en pensez-vous ? Par quels moyens pourrait-on y parvenir ?

La conférence climatique prévue à Paris en 2015 sera précédée de deux événements : le sommet de l'ONU en septembre prochain et la conférence de Lima en décembre. Tous les pays concernés y seront représentés, de sorte que les Européens y seront confrontés à d'autres gros émetteurs de gaz à effet de serre, en particulier les émergents : la Chine, mais aussi le Brésil, et les pays d'Amérique latine en général. Nous espérons que vos éclaircissements nous permettront de formuler des propositions concrètes et acceptables par tous. Il y va de l'avenir des générations futures, de nos réserves en eau, en matières premières, en énergie, et de l'indépendance des peuples.

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