Intervention de Jean-Louis Roumegas

Séance en hémicycle du 9 septembre 2014 à 15h00
Adaptation de la société au vieillissement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Il s’agira alors d’articuler davantage les mesures et les services, notamment en ce qui concerne leur financement – sûrement le point faible du texte.

À l’heure actuelle, les deux institutions ressources dans ce domaine sont les agences régionales de santé et les conseils généraux. Alors que la suppression de ces derniers a été annoncée, il est nécessaire de repenser l’articulation effective des compétences de solidarité et de financement afin de la rendre plus efficace. Je note d’ailleurs que les ARS sont assez peu évoquées dans le texte. En conséquence, la question des EHPAD, directement liée à ces dernières, n’est, hélas ! que survolée.

Néanmoins, comme je le disais, ce texte marque une première étape et un changement de vision concernant les aînés, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter.

À cet égard, plusieurs volets du projet de loi sont particulièrement intéressants. Il en est ainsi de la prise en considération des déplacements urbains effectués par les personnes âgées, qu’elles soient en perte d’autonomie ou simplement suffisamment âgées pour avoir de plus grandes difficultés à se déplacer. Une telle politique est non seulement pertinente, mais indispensable. Les plans d’urbanisme doivent se saisir de ces questions, en lien avec celle de l’accessibilité en général.

Les écologistes soulignent également l’importance du volet consacré, dans ce projet de loi, à l’habitat. Je le répète, l’adaptation de la société au vieillissement doit être considérée dans son ensemble et prendre en compte tous les aspects du quotidien. L’habitat tient donc une place prépondérante. C’est pourquoi l’intégration de la question du vieillissement au sein des programmes locaux de l’habitat est une excellente nouvelle. Nous souhaitons élargir le choix du mode d’hébergement en créant des logements adaptés et en favorisant aussi bien l’hébergement en structure collective ou autogérée – je pense notamment à la solution innovante que représentent les habitats partagés – que le maintien à domicile, à condition que celui-ci résulte d’un vrai choix.

À ce propos, maintenir à domicile n’implique pas systématiquement de permettre la conservation du domicile actuel. Cela peut aussi revenir à faciliter un déménagement vers un appartement – ou une maison – plus adapté aux besoins de la personne et de ses proches – par exemple situé à un étage moins élevé, ou doté d’une salle de bains déjà équipée. De tels aspects sont très banals, mais peuvent s’avérer fondamentaux pour permettre le maintien à domicile. C’est pourquoi la construction d’un parc de logements décents et équipés pour les personnes âgées, en perte d’autonomie ou en situation de handicap est une nécessité. Le maintien à domicile peut et doit passer par cette solution. Nous saluons au passage le dispositif de revalorisation de l’APA à domicile, qui devrait contribuer à soulager des personnes âgées et leurs familles.

Le principal est de mettre la personne au centre de la décision. Gardons-nous des clichés sur les personnes âgées. Oui, ils sont une chance pour notre société, comme tous les autres citoyens. La vieillesse n’est qu’une étape de la vie, avec ses avantages et ses inconvénients. Notre logique n’est donc pas celle de la silver economy, laquelle ne voit dans les personnes âgées qu’une opportunité financière. Adapter la société au vieillissement, c’est avant tout faire le choix d’une société solidaire. Nous devons relever ce défi et, de ce point de vue, le projet de loi qui nous est proposé n’est qu’une première étape.

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