Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 25 novembre 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Contribution des établissements d'enseignement supérieur au fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique

Geneviève Fioraso, secrétaire d’état chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le député, l’obligation d’emploi de 6 % de personnes en situation de handicap prévue par la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances s’appliquera aux établissements d’enseignement supérieur de façon individualisée à partir de 2015.

Vous avez évoqué le faible taux d’emploi de personnes en situation de handicap. Je citerai cependant un pourcentage légèrement supérieur au vôtre, puisque je dispose des chiffres de 2013 : les établissements d’enseignement supérieur emploient 1,89 % de personnels handicapés. Même si ce taux est en légère augmentation par rapport aux années précédentes, sa faiblesse s’explique principalement, comme vous l’avez dit, par un problème de vivier. En effet, le recrutement de chercheurs et d’enseignants-chercheurs s’appuie principalement sur le vivier des titulaires d’un master et des doctorants.

Faute de vivier suffisant, le ministère a donc engagé différentes actions en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap. Des « contrats doctoraux handicap », réservés à des étudiants bénéficiaires de l’obligation d’emploi, sont financés depuis quatre ans ; vingt-cinq contrats de ce type ont été conclus en 2014. Le décret relatif au statut des enseignants-chercheurs, révisé en septembre 2014, permet le recrutement d’enseignants-chercheurs en situation de handicap par voie contractuelle pour une année ; ils peuvent être titularisés par la suite. La loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche invite chaque établissement à établir un schéma directeur pluriannuel en matière de handicap.

Par ailleurs, comme vous l’avez souligné, de nombreuses politiques ont été mises en oeuvre par les établissements d’enseignement supérieur en matière de handicap : aménagement de postes, accompagnement humain, mise en place de structures d’information sur le handicap pour les étudiants et leurs familles. Les établissements ont également investi massivement dans l’accessibilité des locaux pour les étudiants et les personnels. Cet engagement fort se poursuivra, puisque les cahiers des charges des plans campus comme des contrats de projets État-région pour la période 2015-2020 retiennent l’accessibilité comme un axe fort de l’action partenariale avec les collectivités.

Pour limiter les pénalités encourues par les établissements d’enseignement supérieur en raison du non-respect de leur obligation d’emploi, le ministère a proposé au directeur du FIPHFP un projet de convention de partenariat destiné à accompagner le déploiement des politiques des établissements en matière de handicap. Il s’agirait de définir et de financer un ensemble d’actions de portée nationale – campagnes de sensibilisation, actions de formation, études visant à identifier les freins à la poursuite des études – qui viendraient compléter les actions définies et déjà mises en oeuvre localement. Ces actions seraient éligibles au financement du fonds, principalement pour la procédure du remboursement. Le projet de convention intègre également des objectifs chiffrés en matière de progression du taux d’emploi – l’objectif pour 2016 a été fixé à 2,8 % – et en matière de recrutement.

Conscient de l’importance de cet enjeu, le Gouvernement est aujourd’hui engagé dans un dialogue avec les acteurs pour améliorer l’accessibilité des établissements. Nous avons inclus cet objectif dans une convention que nous avons signée avec la Caisse des dépôts afin de financer des études, notamment pour ce type d’aménagement. Nous avons aussi engagé des actions pour favoriser la réussite des étudiants : l’enseignement sera davantage personnalisé et adapté aux situations des personnes handicapées. Nous avons enfin mis en oeuvre des actions visant à dynamiser la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche en matière de handicap et, comme vous l’avez très bien dit, en matière de recherches et d’études sur le handicap, de façon à mieux comprendre les différentes formes de handicap et à mieux y adapter la pédagogie et l’organisation de l’enseignement. Nous voulons ainsi constituer un vivier d’étudiants qui nous permettra ensuite d’embaucher davantage de personnes en situation de handicap.

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