Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 18 février 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

On demande beaucoup à l'école, car elle a un rôle central dans la formation des citoyens. Il est donc essentiel que nous l'aidions à renforcer chez les jeunes le sentiment d'appartenance à une communauté nationale. C'est évidemment un processus de long terme, et il serait erroné de croire qu'on résoudra tous les problèmes d'un coup de baguette magique. Après la loi pour la refondation de l'école, qui ébauchait déjà plusieurs pistes pour développer les parcours citoyens, les événements survenus en début d'année nous obligent aujourd'hui à nous interroger sur la manière de faire évoluer notre école.

La question des inégalités territoriales et sociales doit nous faire reconsidérer la réforme de la carte scolaire, sachant qu'il existe toujours des stratégies de contournement, notamment vers le secteur privé, lequel mériterait sans doute d'être inclus dans la carte. Qu'en pensez-vous ?

J'ai toujours pensé que l'autorité ne se décrétait pas. En revanche j'estime qu'il est essentiel de redonner aux enseignants, dans le respect de cadres définis, toute la liberté pédagogique dont ils ont besoin pour exercer leur métier, qui est avant tout d'apprendre à apprendre. Il faut pour cela créer du débat, car, selon moi, l'éducation ne se résume pas à l'apprentissage de matières statiques. Il faut favoriser les expérimentations, ce qui n'est pas toujours possible, selon les établissements. Comment faire, donc, pour développer ces expérimentations pédagogiques ?

La formation des professeurs est en effet un point essentiel, qu'il s'agisse de la formation initiale ou de la formation continue. Elle doit porter sur le vivre-ensemble, la gestion des conflits et l'accueil des élèves en difficulté. En ce qui concerne le concours de recrutement, ne pensez-vous pas que l'établir à la fin de la troisième année de licence permettrait de disposer ensuite de deux années complètes de formation ?

Certains ont parlé d'une école sanctuaire, étanche aux problèmes de la société. On sait bien que la réalité est tout autre, que l'école est inscrite dans son environnement et que trop de cloisonnements sont peut-être à l'origine des problèmes que nous connaissons aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle nous avons voulu, avec la loi pour la refondation de l'école, l'ouvrir vers l'extérieur, notamment grâce à la réforme des rythmes scolaires. Cette réforme a certes pu poser, ici où là, certains problèmes, mais les projets éducatifs territoriaux doivent, dans ce domaine, permettre de rassembler tous les acteurs concernés autour de la table, la validation de ces projets par le rectorat me semblant au final de nature à empêcher toute dérive communautariste.

J'insiste enfin sur le fait qu'il est essentiel que les parents ne soient plus, comme ils le sont, exclus de l'école. Toutes les expérimentations ont montré en effet que leur plus grande implication dans la vie de l'école était toujours source d'amélioration.

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