Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 17 mars 2015 à 21h35
Biodiversité — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Un point de méthode, tout d’abord, madame le ministre : le Parlement est quand même là pour enrichir la loi. Vous ne pouvez donc pas, sous prétexte que le Conseil national de la transition écologique a fixé les choses, nous dire « Fermez le ban et passons à la suite ! » Ce n’est pas un débat, dans ce cas : c’est un monologue !

Je voudrais ensuite vous convaincre de l’intérêt de ces amendements, parce que ce n’est pas anodin. Concernant les missions de la future Agence française pour la biodiversité, j’ai relu l’article L. 131-9 que vous avez rectifié : elles comportent la conduite et le soutien de programmes d’étude, ainsi que l’identification des besoins de connaissances et d’actions de conservation ou de restauration. C’est un sujet important dans le domaine agricole.

Prenons un exemple très concret : une mouche, la drosophile suzukii, ravage actuellement les récoltes dans un certain nombre de départements et de régions de France – Alsace, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Île-de-France, Bourgogne, Aquitaine sont touchées.

Ce n’est pas du tout un sujet mineur : ainsi, dans le Vaucluse, qui produit environ 75 % de la cerise française, 30 % à 40 % de la production sont ravagés par ce parasite venu d’Asie, lequel est en train de s’étendre, au-delà de la cerise, à tous les autres types de production, en ruinant le système économique. C’est un véritable fléau national qui est en train de se répandre sur le territoire : même les vignobles sont touchés, ce qui commence à faire bouger un certain nombre de producteurs.

Vous voyez bien que l’apport des agriculteurs dans une agence de la biodiversité peut permettre d’élaborer un plan d’action. Ce sujet est très important, madame le ministre, car le problème de cette mouche est qu’il existe un pesticide, le diméthoate, qui est aujourd’hui strictement encadré par tous les plans Écophyto que nous avons mis en place.

Nous sommes évidemment tous là pour protéger l’environnement, mais le problème sur le terrain, c’est que les agriculteurs sont en train de disparaître. Ainsi, dans la production d’huile d’olive, quand 80 % de la production disparaît, c’est la survie de l’exploitation qui est en jeu !

Si l’on veut que l’Agence française pour la biodiversité soit efficace, il faut que les professions agricoles siègent au conseil d’administration pour impulser de véritables plans d’action afin de sauver notre agriculture.

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