Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Après l'article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Nous voyons bien, avec cet amendement de notre excellent collègue Roumegas, combien cette proposition est absurde. Mme Delaunay a bien rappelé que lorsque l’on fait un médicament, on isole un principe actif, on l’étudie, on le fabrique et on le standardise. Lorsque l’on consomme une plante dont on fume les feuilles, les fleurs ou l’huile, on a une concentration différente, et l’on n’est jamais sûr de ses effets. Il y a donc un premier principe théorique pour lequel cet amendement ne pourra pas atteindre son objectif, puisqu’on ne saura jamais exactement ce qui est ingéré.

Deuxièmement, s’il y a une lutte contre toute forme de consommation de tabac – que je regrette, car je ne confonds pas tabagisme et consommation de tabac – notons que le cannabis est fumé, et souvent avec du tabac. Je ne comprends donc pas pourquoi les mêmes qui se battent contre le tabac ne se battraient pas non plus contre l’inhalation de fumée de cannabis.

Il y a un double traitement dans nos débats : tout se passe comme si cette plante, par ailleurs une très jolie plante qui a besoin de soleil, de suffisamment de chaleur, de ne pas être trop arrosée – nous connaissons tous cela – et qui pousse même dans certains bois de nos campagnes, était parée de toutes les vertus.

Dernière remarque sur vos amendements, monsieur Roumegas : Que ferez-vous avec les produits du futur ? Parce que nos chimistes, ceux qui travaillent dans les laboratoires en Amérique du Sud ou ailleurs, inventent chaque jour de nouveaux produits addictogènes, pour tout le monde, de la jeunesse dorée de la Côte Ouest des États-Unis à Hong Kong, en fonction des marchés.

Le seul pays qui ait réussi à interdire la drogue, c’est le Japon, parce que les yakuzas s’étaient rendu compte il y a quelques années que faire entrer certains produits déstructurait la société japonaise. En bons savants de la société japonaise, ils avaient lutté contre l’introduction de drogues. Faut-il regretter que nous n’ayons pas les yakuzas chez nous ? Je me le demande.

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