Intervention de Jean Leonetti

Séance en hémicycle du 4 juillet 2012 à 15h00
Débat sur les résultats du conseil européen des 28 et 29 juin 2012

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti :

Après avoir dit que son ennemi était la finance, la première mesure que le candidat socialiste accepte au niveau européen, c'est que le mécanisme de solidarité vienne aider les banques ! Qu'aurions-nous entendu si nous avions fait spontanément cette démarche ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Vous l'auriez sans doute critiquée, comme vous l'avez fait lorsque nous avons aidé les banques françaises pour sauver l'épargne des Français ! Voilà pour le premier reniement.

Ensuite, vous avez dit que vous alliez imposer les eurobonds, comme si les eurobonds étaient la solution miracle à la dette souveraine des pays et à la situation financière dans laquelle ils se trouvaient. Eh bien, M. Ayrault, avec raison, avec sagesse, a dit que les eurobonds, ce serait dans plusieurs années. A propos, il me semble que nous disions que c'était un aboutissement, non un préalable…Voilà pour le deuxième reniement.

Mais cela vaut peut-être mieux, finalement : comment auriez-vous expliqué aux contribuables français qu'on allait mutualiser la dette grecque, espagnole, italienne et financer avec les fonds du mécanisme Européen de Stabilité, en grande partie versés directement par les États, une dette sans discipline ?

Et puis il y a le mot magique, «imposer la croissance », non plus dans un traité qui ne sera plus renégocié mais dans un ajout, dans une nouvelle orientation. Permettez-moi de rappeler qu'il n'y a aucune relation juridique entre le traité lui-même, que vous allez adopter après l'avoir combattu, et le pacte de croissance qui est déclaratif, alors que le traité s'impose à l'ensemble des États.

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