Intervention de Emmanuel Macron

Séance en hémicycle du 23 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Marché des télécoms

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique :

Monsieur le député, la question que vous posez est la bonne : quels sont nos objectifs en matière d’internet et de téléphonie mobile ? Ces objectifs sont de l’ordre de trois.

Le premier est l’investissement qui nécessaire pour équiper notre territoire, pour notre économie et pour couvrir la fracture numérique qui fait que, dans nombre de départements et dans de trop nombreuses communes, l’accès à l’internet 3G, ce que l’on appelle l’internet mobile, parfois même à l’internet 2G ou au très haut débit, n’est pas encore une réalité.

Face à cela, nous avons, pour la première fois, demandé aux opérateurs de prendre des engagements très fermes, dans le cadre de la loi pour la croissance et l’activité. Nous avons donné plus de pouvoir à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes – ARCEP – pour conduire les opérateurs à signer une convention qui s’est conclue il y a quelques semaines – ce qui est une première – et qui permettra de couvrir l’intégralité des zones blanches au-delà des centres-bourgs.

Le deuxième objectif de cette politique de la téléphonie mobile et de l’internet mobile, c’est évidemment l’emploi. Plusieurs milliers de nos concitoyens sont employés dans ce secteur, qu’il s’agisse des grands groupes ou de leurs sous-traitants. Il est fondamental de le préserver.

Enfin, c’est le meilleur service que nous pouvons rendre à nos concitoyens et aux usagers.

Au regard de ces critères, comment comprendre l’offre qui, apparemment, a été remise il y a quelques jours par le groupe SFR-Numericable ?

Tout d’abord, c’est une offre qui va trop vite. Nous n’avons pas, à ce jour, évalué les conséquences de cette offre et nous avons des doutes, en matière d’emploi et de délais de paiement, par rapport aux engagements tenus.

Ensuite, nous devons regarder de près quelles en seront les conséquences sur l’investissement à court terme. Seront-elles positives ou pas ? Je ne saurais le dire.

S’agissant de l’emploi, il est à peu près évident que cette opération entraînera des destructions d’emploi du fait de ce que l’on appelle joliment les synergies. Nous sommes donc opposés à ce choix.

Pour toutes ces raisons, cette opération doit être regardée de près et expliquée. En effet, contrairement à ce que j’ai pu entendre de la part de M. Jacob, oui, l’État a un rôle à jouer en la matière, pour le long terme et pour notre économie.

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