Intervention de Antonio Da Silva

Réunion du 6 décembre 2012 à 9h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Antonio Da Silva, président de la Ferronnerie Roncquoise :

Je gère une PME de trente-deux personnes, dont le chiffre d'affaires est de 2,6 millions. Nous travaillons dans la métallerie pour l'industrie et pour le bâtiment collectif, industriel et commercial. Je suis également président régional de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) du Nord-Pas-de-Calais.

Les patrons des PME et des TPE sont inquiets. Le Gouvernement a-t-il conscience des difficultés que nous rencontrons au quotidien ? La mort dans l'âme, nous détruisons 1 500 emplois par jour. On nous demande des efforts importants, mais que fait-on pour réduire la pression qui pèse sur nous ?

Les syndicats présentent le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) comme un cadeau aux entreprises, mais son montant ne représentera, pour 2013, que 4 % d'un salaire annuel à temps complet, dans la limite de deux fois et demi le SMIC. Sous certaines réserves, le taux montera à 6 % en 2014. La première année, pour un SMIC à temps plein, l'entreprise recevra 684 euros pour douze mois d'activité, soit 57 euros par mois. Dans le secteur du bâtiment, où une entreprise doit décaisser 2 135 euros pour verser un salaire de 1 200 euros net au salarié, le crédit d'impôt représentera 732 euros annuels, soit 61 euros par mois.

Autre exemple, pour verser 1 800 euros nets au salarié, l'entreprise doit débourser plus du double : 3 789 euros. Si certaines conditions sont réunies, elle percevra 1 092 euros par an, soit 91 euros par mois au titre du CICE. En outre, ce crédit d'impôt constitue une créance sur le Trésor, de sorte qu'une société qui ne fait plus de bénéfice, ce qui n'est pas rare, pourra n'être remboursée que dans trois ans. En somme, plus les entreprises connaissent de difficultés, moins le CICE est opérant.

Dans un dispositif pérenne, le financement de la protection sociale ne peut reposer uniquement sur les charges assises sur les salaires, car cela pénalise la compétitivité des entreprises. Augmenter la TVA et la CSG permettrait de réduire les charges sociales en taxant davantage les importations, ce qui ferait baisser le coût du travail et augmenterait le salaire net. Nous, chefs d'entreprise, n'avons l'habitude ni de commander ni de manifester, mais l'équilibre économique et social du pays repose sur nos épaules. Le CICE est un mirage. Faites en sorte que nous puissions garder confiance et créer des emplois !

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