Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 23 juillet 2015 à 15h00
Droit des étrangers — Après l'article 30

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur Larrivé, je ne vous reproche pas de ne pas être dans la tradition républicaine, et je ne vous reproche pas des amendements que vous n’avez pas présentés ; dans mon propos, d’ailleurs, il n’a pas été question de cela ! Je dis simplement que la République et ce qui la fonde ne justifient pas qu’on la préempte pour diviser, précisément parce que l’héritage que j’évoquais a été souhaité comme étant inclusif de tous les Français et de ceux qui acquièrent la nationalité française.

Je regrette simplement la stratégie qui est la vôtre, qui consiste, jusqu’à l’appellation de votre organisation politique, à préempter un héritage pour diviser les Français. Nous sommes tous « républicains » ou, du moins, devrions-nous l’être tous ! Et nous nous sommes beaucoup opposés dans cet hémicycle au cours des décennies précédentes entre droite et gauche sans que quiconque ne songe à remettre en cause ce qui constituait le creuset des valeurs communes. Ce n’est donc pas la peine de les préempter pour en faire un sujet de division, en prétendant que certains le seraient plus que d’autres et en abaissant le débat politique, comme il arrive que cela soit le cas.

Par ailleurs, il y a quand même un amendement de M. Ciotti – je lis ce que vous écrivez ! – qui préconise d’insérer dans le projet de loi un article ayant pour objet de limiter l’acquisition automatique de la nationalité française en conséquence de sa naissance en France à sa majorité, ou de la date de son incorporation en qualité d’engagé dans l’armée, à l’enfant mineur né de parents étrangers seulement s’ils sont ressortissants de l’un des États membres de l’Union européenne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion