Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 21 octobre 2015 à 16h15
Commission élargie : finances - défense nationale

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Aujourd'hui, je n'ai surtout pas de réponse à la nouvelle demande que j'ai formulée : nous souhaiterions disposer, à la fin de l'année 2016, de onze A400M, dont six dotés de capacités tactiques – autoprotection, largage, atterrissage sur terrain sommaire… J'espère que ce sera possible. Les difficultés existent, et j'entretiens avec l'industriel des relations quelque peu toniques… C'est mon rôle.

Quant aux bâtiments de surveillance et d'intervention maritime, c'est-à-dire le programme BATSIMAR, sur lequel vous m'interrogez, monsieur Rouillard, c'est un concept global de renouvellement de l'action hauturière, contribuant aux missions de sauvegarde maritime outre-mer. Nous avons décidé d'aller plus vite que prévu et de commander quatre B2M – trois commandés en 2013, et un dans la LPM actualisée, je l'ai dit – et deux PLG, commandés en 2014. Les commandes du reste de la flotte BATSIMAR dépendront du développement anticipé de ces navires, qui permettront de rationaliser la flotte actuelle, hétérogène et vieillissante. Ces bâtiments auront différentes fonctions tout en conservant conserveront une cohérence de gestion.

Mme Bruneau m'a interrogé sur l'ONERA. En 2016, le ministère de la défense apportera 105 millions d'euros au budget de cet organisme, c'est-à-dire la moitié : cela montre notre intérêt. Je suis très sensible au sort de l'ONERA, et notamment aux questions qui touchent à la soufflerie de Modane, dont je suis directement informé. J'ai demandé à la direction un rapport stratégique, à partir duquel j'espère pouvoir établir un contrat d'objectifs avant la fin de l'année. Cela permettra d'assurer le développement de ce très bel outil, qu'il faut quelque peu réorienter – mais je sais que la nouvelle direction s'y attelle. J'ajouterai que nous avons réabondé le budget de l'ONERA de 9 millions d'euros en 2015.

MM. de La Verpillière, Cornut-Gentille et Launay m'ont interrogé sur les infrastructures utilisées dans le cadre de l'opération Sentinelle. Celles-ci doivent véritablement faire l'objet d'adaptations, en particulier dans la région parisienne. J'ai ainsi décidé d'interrompre la vente de la caserne Lourcine, dont le produit devait initialement être intégré aux recettes immobilières, afin que les militaires participant à l'opération Sentinelle à Paris bénéficient de conditions de logement convenables. Nous avons en outre affecté un financement de 20 millions d'euros à la mise aux normes des logements et à l'acquisition des équipements nécessaires pour que les sites d'accueil puissent offrir minimum de confort, notamment en Ile-de-France. Les débuts ont été difficiles car il a fallu agir dans l'urgence, mais la situation s'améliore progressivement. L'état-major et moi-même, nous sommes très vigilants sur ce point, car la situation pourrait devenir préoccupante si nous n'y étions pas suffisamment attentifs.

En ce qui concerne les drones MALE, nous disposons actuellement de trois drones Reaper d'observation, basés à Niamey, et nous allons en acquérir neuf autres pour atteindre l'objectif inscrit dans la loi de programmation militaire ; nous disposerons alors de quatre systèmes commandant chacun trois vecteurs. Quant à ce qui pourrait être demain l'eurodrone, amené à succéder au drone MALE Reaper, il est actuellement en phase de définition. Les discussions sont en cours, mais nos amis allemands et italiens ont la volonté politique de voir ce dossier aboutir. Ce sera difficile : il faut éviter que la définition ne soit trop éclatée et que ne se reproduise le scénario de l'A400M, chacun ayant ses propres préconisations. Nous devons aboutir à un seul modèle d'eurodrone MALE. Participent aux discussions Finmeccanica, Dassault et Airbus, pour les industriels, et la France, l'Allemagne et l'Italie. C'est moi qui suis à l'initiative de ce projet, car il me paraissait indispensable d'évoir une maîtrise technologique dans ce domaine. Nos partenaires semblent me suivre, mais nous devons exercer une grande vigilance politique. En tout cas, mon homologue allemande est tout à fait favorable au développement de ce programme.

Quant au drone de combat futur, il fait l'objet d'un partenariat avec les Britanniques pour l'élaboration du concept. Les discussions se déroulent bien ; une série de décisions devraient être prises dans un an environ, au terme du travail préparatoire nécessaire à la définition du projet.

M. le président Gilles Carrez Nous allons maintenant entendre les porte-parole des groupes.

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