Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 21 octobre 2015 à 16h15
Commission élargie : finances - défense nationale

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

J'assiste aux réunions ministérielles de l'OTAN où je fais valoir sereinement que nous menons l'opération Barkhane, que nous menons l'opération Sangaris, que nous menons l'opération Chammal. Et quand je dis : « Levez le doigt, ceux qui sont avec nous », là, un ange passe…

Certes nous devons sans doute faire un effort supplémentaire, mais nous avons nos propres contraintes et la priorité reste tout de même d'être opérationnels ailleurs. En effet, dans les missions de l'OTAN comme dans les missions de l'UE, nous sommes toujours là. Quand on lance l'opération Sophia contre les passeurs de migrants en mer Méditerranée, par exemple, nous sommes là…

Cela m'amène à la question de M. Moyne-Bressand sur la participation européenne à certaines opérations et sur leur financement. Nous pouvons nous montrer un peu plus optimistes aujourd'hui sur l'engagement d'un certain nombre de pays européens dans la bande sahélo-saharienne que je ne l'étais moi-même hier ou avant-hier. Au Mali et dans la bande sahélo-saharienne, la force Barkhane lutte contre le terrorisme à la demande des cinq États concernés. Là, nous sommes seuls. En revanche, si nous étions presque seuls à assurer la formation de l'armée malienne, nous ne représentons plus que 10 % des effectifs ; le reste est totalement européen. La brigade franco-allemande y a d'ailleurs participé durant un temps.

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprend des Suédois, des Néerlandais, bientôt, sans doute, des Allemands… Aussi, que ce soit sous l'égide des Nations unies ou sous la houlette de l'UE, la présence des Européens, si elle reste insuffisante, est-elle de plus en plus significative. De plus, leur présence ne se limite plus à celle d'instructeurs : nos amis néerlandais ont essuyé des pertes.

Vous indiquerez à M. Moyne-Bressand que nous menons une bataille pour modifier la configuration du financement du dispositif Athena ainsi qu'une bataille – dont le principe a été avalisé par le conseil des chefs d'État et de gouvernement de juin dernier – pour faire en sorte que le dispositif Train and Equip permette aux interventions européennes de ne plus se limiter à la formation des armées. Une fois formées, il faut les équiper – je ne parle pas d'équipements létaux, mais d'équipement de base. Je pense au Mali, puisque le président Ibrahim Boubacar Keïta est aujourd'hui à Paris, mais aussi à la République centrafricaine où il va falloir instituer un système de re-formation de l'armée. Or l'Union européenne pourrait peu à peu prendre en charge un tel dispositif et, à force de vigilance et de ténacité, les choses avanceront.

Vous m'avez interrogé sur la brigade franco-allemande, monsieur Marty. L'état d'esprit de mon homologue allemande et le mien est de faire en sorte que l'on puisse engager la BFA le mieux possible et dès que possible. Ce fut le cas dans le cadre de la mission EUTM.

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