Intervention de Christian Jacob

Séance en hémicycle du 3 novembre 2015 à 15h00
Allocution du président du parlement panafricain et débat sur le plan urgent d'accès à l'électricité et à la lumière pour le continent africain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Mais le défi est considérable : dans plusieurs pays d’Afrique, plus de 80 % des écoles primaires n’ont pas d’électricité et plus de 600 000 africains meurent chaque année à cause de la pollution de l’air générée par les combustibles utilisés pour cuisiner.

Il y a, évidemment, le potentiel hydraulique absolument considérable – presque infini – qui permettrait vraisemblablement d’apporter de l’électricité à des centaines de millions d’africains.

Il y a aussi le formidable potentiel du sous-sol africain et de matières premières qui ne profitent pas assez aux africains eux-mêmes.

Les besoins en financement sont conséquents : 55 milliards de dollars par an – selon le dernier rapport de Kofi Annan – sont nécessaires pour mettre en place, d’ici à 2030, les deux tiers des infrastructures énergétiques manquant en Afrique.

Le monde ne répondra au défi africain qu’en étant un partenaire de l’Afrique, un partenaire budgétaire. Mais, à quelques semaines de la COP21, le compte ne semble toujours pas y être : faut-il pour autant se décourager ?

Il est indispensable de créer des coopérations, en particulier avec les acteurs privés, avec les entrepreneurs qui croient en l’Afrique : à travers des partenariats public-privé, des coopérations puissantes entre États, collectivités, organisations non gouvernementales, entreprises et grandes institutions internationales.

Mais cela ne portera ses fruits que si plusieurs conditions sont réunies. Ce contexte porteur, il dépend de vous et de l’ensemble des États africains. Vous ne pourrez pas faire l’impasse sur la bonne gouvernance et, notamment, sur la sécurité juridique propice au droit des affaires et donc aux investissements étrangers.

L’Afrique devra aussi faire de la formation une priorité, en particulier de celle des jeunes, ingénieurs et techniciens.

De ce point de vue, la France, notamment grâce à l’AFD et à l’Agence Expertise France, a beaucoup à offrir à l’Afrique en termes d’assistance financière et technique ainsi que d’appui aux instituts africains de formation professionnelle.

Celles et ceux qui connaissent l’Afrique et qui l’aiment savent qu’elle a en elle les ressources pour gagner la bataille de l’accès à l’électricité.

Monsieur le président, votre venue ici, devant l’Assemblée nationale, avant la COP 21, est le témoignage d’une prise de conscience, à l’échelle du continent africain, de tous les parlements nationaux réunis dans le Parlement panafricain.

Votre institution continentale siège en Afrique du Sud, à proximité de Johannesburg. Nous ne pouvons nous empêcher, à cet instant, d’avoir une pensée affectueuse pour le Président Chirac – cela sera un moment rare dans cette assemblée : je vais avoir la même conclusion que mon collègue Bruno Le Roux – : son discours de septembre 2002 est en effet resté dans la mémoire collective, en France comme partout dans le monde.

Fidèles à son message, fidèles à son action, nous sommes évidemment, monsieur le président, à vos côtés. Car ce combat n’est pas seulement votre combat : c’est une aventure collective qui dépasse le destin de l’Afrique.

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