Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 10 novembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Air france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le Premier ministre, deux commissions de notre assemblée ont auditionné conjointement, la semaine dernière, le PDG d’Air France et l’intersyndicale, et ce que nous avons entendu est préoccupant pour l’avenir de la compagnie nationale.

Air France en est à son quatrième plan de réduction d’emplois en quatre ans. Ce qui semble tenir lieu de stratégie se résume dans la recherche toujours plus poussée de la diminution du coût du travail. Les pilotes, les salariés coûteraient trop cher et ne travailleraient pas assez. Les purges s’opèrent ainsi dans un climat social détérioré entretenu par la direction.

Les incidents du 5 octobre en ont témoigné, mais ils ont été précédés par la longue grève de 2014 et par la décision de la direction, en juin 2015, d’engager une procédure judiciaire contre le syndicat des pilotes de ligne, accusés de n’avoir pas tenu les engagements du plan Transform 2015.

Il y eut encore l’annonce du plan B et de ses 2 900 suppressions de postes, puis l’interview du directeur des ressources humaines – DRH – à un quotidien national, à la lecture duquel les pilotes apprenaient qu’ils seraient soumis à trois niveaux de rémunération, selon le niveau de leurs sacrifices.

La situation est donc inquiétante et l’État actionnaire ne saurait rester impassible, non seulement pour qu’Air France se dote d’une vraie stratégie ambitieuse et renoue les fils du dialogue social, mais aussi pour que les compagnies low cost telles que Ryanair cessent d’être subventionnées par des fonds publics, tout comme les compagnies du Golfe, bénéficiaires de largesses qui accroissent les distorsions de concurrence.

Quand et comment l’État entend-il intervenir pour sortir Air France de l’impasse ? Je vous rappelle, monsieur le Premier ministre, que cette entreprise a les moyens de régler le problème puisqu’elle a engrangé 480 millions d’euros de bénéfices cette année.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion