Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 18 novembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le djihadisme

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le député, vous avez raison : c’est l’efficacité qui s’impose. La France, et c’est sa tradition depuis toujours, lutte contre le terrorisme, contre les différentes formes de djihadisme ou d’islamisme radical. Vous avez rappelé un certain nombre de faits qui ont concerné très directement notre pays, qui a été visé à plusieurs reprises ; à chaque fois, nous nous sommes retrouvés ensemble, non seulement pour condamner mais pour agir contre ces actes terroristes.

Ce terrorisme touche d’abord, vous le rappeliez, les pays de la région : Israël, bien sûr, mais aussi les pays de la région, du Proche et du Moyen-Orient. Les premières victimes du terrorisme, ce sont les musulmans eux-mêmes. Nous devons donc combattre au nom de valeurs universelles ce terrorisme. Nous l’avons combattu – et de quelle manière ! – au Mali, quand le Président de la République a décidé d’engager nos troupes pour aider le Mali, mais aussi pour lutter contre le terrorisme qui menaçait de s’emparer de ce pays et qui est très présent dans le Sahel. Contre qui luttons-nous dans le Sahel, où nous sommes toujours présents ? À travers nos opérations, nous luttons contre le terrorisme.

Pour lutter contre le terrorisme, il faut être fort au niveau mondial, d’où l’initiative que nous n’avons cessé de prôner. Un changement majeur a été opéré. Il l’a été, malheureusement, par les conséquences des attentats du 13 novembre dernier. Enfin, il y a une prise de conscience de la communauté internationale : l’Europe avait des exigences, que nous avons rappelées ; la Russie, parce qu’elle a elle-même été directement touchée par un attentat revendiqué par Daech ; les États-Unis d’Amérique, qui sont présents dans la coalition et en sont bien sûr les leaders, avec qui nous travaillons de manière encore plus étroite. Tel est le sens des initiatives du Président de la République pour une résolution du Conseil de sécurité, le sens de ses initiatives, à travers des rencontres la semaine prochaine avec Barack Obama puis Vladimir Poutine, pour constituer cette coalition internationale.

Cette coalition internationale pour abattre le terrorisme – nous espérons qu’elle puisse se mettre en place le plus rapidement possible pour venir en soutien de ceux qui, comme la France, frappent Daech – devra aussi permettre des solutions politiques, notamment en Syrie. Oui, nous devons évidemment combattre tous les terrorismes, toutes les organisations, car c’est bien sûr la même matrice : Al Qaida, les groupes qui lui sont affiliés, et bien sûr Daech. Mais notre ennemi – nous le savons et chacun le dit aujourd’hui parce qu’il nous a attaqués directement, parce qu’il nous a déclaré la guerre –, c’est Daech.

Il y a deux principes : il faudra trouver, à chaque fois, les solutions politiques et diplomatiques, sinon nous connaîtrons les mêmes sorts funestes qu’en Irak ou en Libye, où les interventions n’ont pas été suivies des règlements politiques nécessaires.

Deuxième principe : éviter toute guerre de religion. Si nous intervenons là-bas, ce n’est pas pour faire une guerre de religion, mais tout simplement au nom des valeurs universelles de la paix, de la démocratie et du respect de l’égalité entre les hommes et les femmes.

1 commentaire :

Le 19/11/2015 à 10:12, laïc a dit :

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"Deuxième principe : éviter toute guerre de religion. Si nous intervenons là-bas, ce n’est pas pour faire une guerre de religion, mais tout simplement au nom des valeurs universelles de la paix, de la démocratie et du respect de l’égalité entre les hommes et les femmes."

Ce qui revient à faire une guerre de religion, puisque l'islam refuse fermement et catégoriquement toute forme d'égalité juridique entre hommes et femmes, sans parler des valeurs universelles de paix et de démocratie dont il n'a que faire... Si le gouvernement français voulait éviter la guerre de religion, il fallait appuyer Bachar El Assad pendant qu'il en était encore temps, puisqu'il avait instauré (du moins son père) un semblant de laïcité qui engageait l'Etat à juger les hommes et femmes syriens en fonctions de leurs qualités propres, et non pas de leur religion. Maintenant, il est trop tard. Tous les partenaires syriens de la France hors El Assad sont engagés religieusement parlant, tout au moins aura-t-on une guerre de religion islam contre islam appuyée par les occidentaux, mais pas une guerre de la liberté laïque contre le mal islamique.

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