Intervention de Isabelle Le Callennec

Réunion du 1er décembre 2015 à 17h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Mon département, l'Ille-et-Vilaine, fait partie de ceux où seront expérimentés, à partir de la rentrée 2016, la création de secteurs de recrutement partagés entre plusieurs collèges.

En lisant votre étude, je me demande s'il n'aurait pas été possible de pousser l'analyse jusqu'à l'échelle de la région ou de l'académie. Je m'interroge également sur la valeur des indicateurs. Que signifie « favorisé » ? Une famille ouvrière où l'éducation et la culture sont à l'honneur ne saurait être définie comme un milieu défavorisé du point de vue scolaire. Aussi certains de vos indicateurs me semblent-ils mériter d'être adaptés, car nos critères et ceux de l'OCDE sont décidément différents.

Je suis favorable à votre proposition d'allonger le temps de présence des enseignants dans les établissements. Est-elle une application particulière de l'idée que les Français devraient travailler plus pour gagner plus ? En tout état de cause, si la présence des enseignants doit être plus forte dans les établissements, je crois que la question de la rémunération se posera.

Quant à l'enseignement privé, je veux saluer, comme élue de Bretagne, le dualisme de notre système éducatif, qui constitue une vraie chance. Dans les Pays-de-la-Loire comme en Bretagne, les résultats académiques sont meilleurs que la moyenne nationale. Or, dans notre région, 40 % des élèves du primaire sont inscrits dans l'enseignement privé, et 38 % des élèves du secondaire. Dans le reste de la France, ces chiffres ne s'élèvent respectivement qu'à 15 % et 20 %. Ce dualisme est à l'origine d'une saine émulation. Aussi l'idée qu'il faudrait prélever sur les ressources allouées aux établissements privés me gêne-t-elle. Son existence est un facteur de réussite pour l'ensemble des élèves. Il a pourtant déjà dû subir cette année une réduction de ses moyens d'accompagnement scolaire.

S'agissant des méthodes pédagogiques, je souligne que les parents se dirigent de plus en plus vers le système Montessori ou vers l'école à la maison. La différence de moyens entre les zones d'éducation prioritaire et les autres établissements n'est pas suffisamment forte. C'est une question de bon sens : il faut de petits effectifs pour réussir. Enfin, les parents veulent des enseignants expérimentés ; nous l'entendons souvent sur le terrain. Avant même de parler de mixité scolaire, il faudrait donc diminuer les effectifs, renforcer la présence d'enseignants expérimentés et adapter les méthodes dans les zones d'éducation prioritaire et se rapprocher ainsi des attentes des élèves et de leurs parents.

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