Intervention de Danielle Auroi

Séance en hémicycle du 16 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Taxe sur les transactions financières

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi :

Ma question s’adresse à M. Harlem Désir. Monsieur le secrétaire d’État, nous attendions avec une grande impatience le lancement de la taxe sur les transactions financières, qui aurait dû voir le jour, sous la forme d’une « coopération renforcée », pendant la COP21.

Même s’il y a quelques avancées, force est de constater que cette étape n’a pas été conclusive. Nous allons donc encore devoir attendre cette mesure de justice et d’équité. Nous le regrettons.

Face aux défis du changement climatique, les besoins de financement pour les pays en développement ont pourtant été au coeur de la COP21. Certes, l’accord de Paris traduit des engagements importants de la part des pays riches : nous pouvons remercier la France, et tout particulièrement M. Fabius, d’avoir tenu bon sur ce point. Mais encore faut-il que les promesses se traduisent concrètement. À la veille du Conseil européen qui portera notamment sur la crise humanitaire des réfugiés et sur la problématique migratoire dans l’Union, je veux donc, monsieur le secrétaire d’État, nous rappeler à tous notre devoir de solidarité.

Au moment où les égoïsmes nationaux sont à l’oeuvre et conduisent à des nationalismes mortifères, nous devons tenir un langage de vérité par rapport aux migrants. L’Europe doit tenir ses engagements en matière d’asile, il y va des principes mêmes de l’Union. Assurer un accueil humain des personnes qui arrivent, notamment par la Turquie, assurer des voies légales d’immigration, sont autant d’exigences indispensables. Le déficit de solidarité actuel ne grandit pas l’Europe mais la diminue. Nous ne résoudrons pas ces crises en verrouillant les frontières, mais bien en tenant nos engagements.

De même, si nous voulons permettre aux pays les plus pauvres de donner travail et espoir à leurs populations afin qu’elles restent en leur sein, il faut des outils financiers qui renforcent l’aide au développement.

C’est la raison pour laquelle, monsieur le secrétaire d’État, je veux vous interroger sur les chances de réussite réelle de la taxe sur les transactions financières et sur son calendrier de mise en oeuvre effective.

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