Intervention de Michel Liebgott

Séance en hémicycle du 13 janvier 2016 à 21h30
Débat sur la sidérurgie et la métallurgie françaises et européennes — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Je vous sens volontariste et interventionniste, monsieur le ministre, et je m’en félicite !

Si, dans l’affaire d’Hayange, puisque les hauts-fourneaux se trouvent non à Florange mais à Hayange, il n’y avait pas eu le pacte gouvernemental avec le groupe ArcelorMittal, si l’on n’avait pas pris l’initiative du centre public de recherche Metafensch, sur lequel nous travaillons – dans la communauté d’agglomération que je préside, les travaux avancent au rythme soutenu qui était prévu –, si, dans un dossier voisin, l’État n’était pas intervenu pour que Tata Steel obtienne un marché avec la SNCF, si l’on n’avait pas exercé des pressions sur des constructeurs automobiles pour qu’ils continuent d’investir et d’acheter de l’acier à nos différents producteurs, bref, si l’État n’avait pas joué son rôle, nous n’en serions pas là aujourd’hui : il n’y aurait sans doute plus de sidérurgie du tout !

Je fais là aussi référence à l’histoire, puisque du fait des nationalisations successives, mais également du traitement social des suppressions d’emploi – les salariés partant en retraite à cinquante ans – nous n’avons pas réglé le problème de l’érosion continue et accélérée de la sidérurgie française au fil du temps.

Il faut que nous passions à la vitesse supérieure. Or, de mon point de vue, cela ne peut se faire qu’au niveau européen. Et je suis quelque peu inquiet, car M. Darmayan a laissé entendre que la concurrence – faussée – des Chinois ne l’inquiétait pas. Je suis inquiet lorsque je vous entends dire que les règles de l’OMC ne sont pas contournables et vont s’imposer à nous d’une manière ou d’une autre.

Je suis également inquiet parce que le prix du CO2 devrait passer à 16 euros en 2020 et à 30 euros en 2030, ce qui ne me paraît pas compatible avec la compétitivité de l’industrie sidérurgique française.

Aujourd’hui, du fait des contradictions entre la concurrence et l’industrie, l’Europe n’est malheureusement pas prête à mener cette bataille. Je vous sens volontariste, monsieur le ministre, mais je ne suis pas sûr que l’Europe soit à votre niveau en matière de volontarisme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion