Intervention de Chaynesse Khirouni

Séance en hémicycle du 8 février 2016 à 21h30
Protection de la nation — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChaynesse Khirouni :

Par deux fois, en 2015, des terroristes de Daech ont frappé notre pays au coeur. Leur dessein, clairement affiché, n’est autre que la déstabilisation de notre pays. Ils ont la farouche volonté de fragmenter notre nation et de nous diviser en exploitant les failles de notre société. Face à cette terrible épreuve, nous avons besoin d’unité. La République doit se rassembler. Nous devons renforcer notre cohésion nationale et notre modèle de société pour résister à cette idéologie mortifère.

Le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats de novembre, le Président de la République a souhaité devant le Congrès faire évoluer notre Constitution. Aujourd’hui, il nous appartient, en notre qualité de parlementaires, de peser chaque disposition proposée à l’aune de son efficacité dans la lutte contre le terrorisme mais également de veiller à ce qu’elle ne divise pas les citoyens.

C’est pourquoi, en modifiant notre Constitution, notre responsabilité est lourde et il nous appartiendra de nous prononcer en conscience et en responsabilité.

Monsieur le garde des sceaux, vous le savez, l’article 2 cristallise de très nombreuses inquiétudes et oppositions sur tous les bancs de cet hémicycle et dans notre pays. Trois anciens présidents du Conseil constitutionnel, des anciens Premiers ministres, des juristes, des historiens, des sociologues, le Défenseur des droits et des milliers de concitoyens ont fait part de leur opposition à une extension de la déchéance de nationalité.

Prenons garde à ne pas offrir de victoire symbolique aux terroristes en constitutionnalisant la déchéance de la nationalité et en ouvrant ainsi une brèche dans notre droit du sol.

Prenons garde également à ne pas inscrire dans le marbre de notre Constitution des mesures que d’autres majorités pourraient, plus tard, dénaturer.

J’ai en tête la parole de jeunes de Nancy, rencontrés lors d’une réunion publique. Heurtés par la mesure de déchéance de nationalité, ils m’ont interpellée en poussant ce cri du coeur : « Quand serons-nous considérés comme des Français à part entière ? »

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion