Intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet

Séance en hémicycle du 8 février 2016 à 21h30
Protection de la nation — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Kosciusko-Morizet :

Cet article ne sert à rien. Ce serait une raison suffisante pour le rejeter. La Constitution n’est pas un tableau noir sur lequel on peut venir écrire un slogan ou épingler un symbole. Elle n’est pas non plus une matière plastique que l’on peut modifier à loisir en fonction des humeurs politiques ou des intérêts tactiques.

C’est vrai, cet article ne sert à rien, et cela seul devrait suffire à le condamner, mais il n’est pas seulement inutile : il est aussi néfaste. Il nous divise profondément, comme le montre notre débat. Il réveille des blessures – je salue à cet égard l’intervention de notre collègue Charles de Courson. Il dessine des fractures au sein de tous nos groupes politiques.

On nous parle d’union nationale ? Écoutons l’union qui se fait contre ce projet. Les rangs des opposants de tous bords n’ont fait que grossir, ces dernières semaines. À droite, de quelques-uns, nous sommes devenus des dizaines à le rejeter. À gauche, le malaise est profond.

La tonalité même de nos interventions ce soir devrait troubler le Gouvernement : plus personne ne met du coeur à défendre ce projet, je dis bien plus personne. Cette révision devait signer une victoire politique pour le Président de la République ; c’est devenu un calvaire pour ceux qui la portent, dont certains, visiblement, le font malgré eux. Il est encore temps de renoncer mais, à défaut de sagesse gouvernementale, ce sera à nous d’opposer la sagesse de l’Assemblée nationale.

Je voterai contre. Je souhaite profondément que nous soyons les plus nombreux possible à le faire, et que ce mauvais débat s’arrête là.

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