Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 10 février 2016 à 15h00
Réduction du nombre minimal d'actionnaire dans les sociétés anonymes non cotées — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je me réjouis que ce texte officialise ce qui avait déjà été un peu mis sur pied à travers une décision administrative. C’est ainsi que nous parviendrons à relancer des activités de proximité !

Pourquoi sept actionnaires alors qu’un couple peut très bien y arriver ? Combien de fois ne l’avons-nous pas vérifié ? À sept, il suffit que votre belle-soeur divorce, que votre soeur épouse le patron de votre concurrent et vous voyez dans quelle situation l’entreprise se trouve soudain plongée !

Lorsque j’ai créé mon entreprise – je n’avais pas un sou et cela n’a d’ailleurs pas tellement changé depuis – le Crédit agricole m’avait prêté un peu d’argent et j’ai pris un cousin pour associé.

Je suis allé vivre chez lui pendant trois mois afin de mieux faire connaissance avec sa femme et comprendre comment elle se comporterait le jour où notre affaire marcherait.

Tant que les choses ne marchent pas, en effet, l’enjeu est nul et on fait preuve de courage mais si un jour l’entreprise vient à gagner un peu d’argent, madame la secrétaire d’État, il n’est pas possible d’empêcher une belle-soeur de considérer que l’autre est mieux habillée ou que le beau-frère dispose d’un meilleur statut, etc.

Lorsque l’on veut diriger des entreprises de ce type – et Dieu sait s’il faut le faire – il faut que ce soit de la façon la plus simple possible. En ce qui me concerne, j’avais donc voulu m’assurer que l’épouse de mon cousin serait capable de comprendre tout cela et elle l’a bien compris puisque nous sommes restés finalement ensemble P.-D.G. de l’entreprise pendant 33 ans.

Nous avons donc grandi. Comme ni l’un ni l’autre n’étions ingénieurs, nous en avons recruté sept et nous avons eu ainsi une entreprise qui a assez bien fonctionné.

C’est important : souvent on se demande ce qui pourrait relancer notre pays. Eh bien, madame la secrétaire d’État, ce sont tout simplement des mesures aussi simples, de bon sens, que celle-ci. Tout le monde peut le comprendre !

J’ajoute que lorsque l’on travaille à deux, les choses ne sont pas pareilles : nous savons bien que si l’autre ne va pas… De plus, cela crée une relation, une intimité qui permet de mener les plus belles aventures, d’aller le plus loin possible. Pour cela, il faut bien s’entendre et, en l’occurrence, on est quand même obligés de se conforter.

Bien des efforts sont menés qui, peu à peu, paieront. Je l’ai dit tout à l’heure et je le répète : il faut remettre en place les conditions d’un grand projet politique et social pour notre pays afin qu’il puisse se rassembler autour d’un nouveau contrat. Il faut également présenter des textes semblables à celui-ci, qui contribueront à relancer notre économie.

Dès lors, si nous trouvons quelques marges de manoeuvres, comme je l’ai dit ce matin au docteur Schweitzer,…

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