Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Évolution du chômage

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur le député, vous comparez la situation de l’emploi dans différents pays européens. Je me permets, de ce point de vue, de vous rappeler quelques éléments essentiels, que pour certain d’entre eux j’ai déjà évoqués tout à l’heure : au sens du Bureau international du travail, le BIT, un demandeur d’emploi qui travaille ne serait-ce qu’une heure par mois n’est plus comptabilisé comme chômeur.

Vous comptabilisez les catégories A, B et C. Mais savez-vous que 40 % des personnes comptabilisées dans la catégorie C occupent un emploi à temps plein mais souhaiteraient en changer ?

Comparons donc ce qui est comparable, en prenant comme référence les chiffres du BIT, qui donnent, pour la France, un taux de chômage de 10,6 %. En outre, le chômage des jeunes a, en 2015, et pour la première fois depuis 2010, baissé : il me semble essentiel de le rappeler.

Deuxième élément : il faut bien évidemment réunir deux conditions préalables afin que le chômage baisse. La première est la croissance : elle ne s’élevait qu’à 1,1 % en 2015, et il est prévu qu’elle atteigne 1,5 % en 2016. C’est mieux qu’en 2015, et cette croissance permettra de créer davantage d’emplois.

Troisième élément : l’économie crée de l’emploi. Notre coût du travail, notamment dans l’industrie, est inférieur à celui constaté en Allemagne : je pense qu’il constitue un facteur de compétitivité de notre économie.

Enfin, vous voulez faire des comparaisons : inspirons-nous donc de ce qui marche en Europe ! La question de la formation des demandeurs d’emploi est, à cet égard, un sujet essentiel.

En effet, quand la France forme un demandeur d’emploi sur dix, l’Allemagne en forme deux sur dix et l’Autriche quatre. De ce point de vue, oui, notre pays a un problème : le chômage frappe d’abord des personnes peu ou pas qualifiées, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’ont pas de compétences, mais plutôt qu’elles manquent de qualification et que, de ce fait, elles restent sur le bord du chemin.

C’est pour cette raison que le plan de 500 000 formations pour les demandeurs d’emploi est essentiel.

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