Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Lionnel Luca
Question N° 93865 au Ministère des affaires étrangères


Question soumise le 8 mars 2016

M. Lionnel Luca attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la situation de la communauté chiite de Shampang en Indonésie. Les membres de cette communauté ont été chassés depuis plus de trois ans de leur village par une foule anti chiite. Les autorités indonésiennes se sont engagées depuis 2013 à faire reconstruire leurs maisons afin de leur permettre de rentrer chez eux. Or à ce jour, ces personnes déplacées de force dans la province de Sidoarjo, n'ont pu regagner leur village, malgré la promesse du Gouvernement actuel de faire reconstruire leurs maisons. Il lui demande les mesures qu'il entend prendre afin d'alerter le Gouvernement indonésien sur la situation très préoccupantes des minorités religieuses, qui comme la communauté de Shampang, se voit persécutée en raison de ses croyances.

Réponse émise le 19 avril 2016

Si l'Indonésie est le plus grand pays musulman au monde par sa population, environ 10 % de ses habitants pratiquent d'autres religions. La constitution indonésienne reconnait six religions différentes (islam, bouddhisme, hindouisme, catholicisme, protestantisme et confucianisme). La tradition de tolérance et de coexistence harmonieuse entre les religions se dégrade du fait d'une montée du radicalisme religieux au sein d'une partie de la population musulmane sunnite, notamment contre la minorité chiite, victime d'un nombre croissant d'actes d'intolérance religieuse. Le ministre des affaires religieuses ainsi que le gouvernement de la province de Java Est sont intervenus afin de permettre le retour des membres de la communauté chiite de Shampang dans leurs habitations. Cependant, ce retour n'est toujours pas intervenu parce que la population sunnite de Shampang le refuse, le conditionnant à la conversion préalable des réfugiés chiites qui vivent désormais dans des camps. Les autorités locales ne peuvent pas garantir la sécurité de leur retour dans ces conditions. La Nahdlatul Ulama, organisation religieuse à tendance modérée, s'est mobilisée pour essayer de négocier un retour pacifique mais la résistance locale reste forte. Le ministère des affaires étrangères et du développement international et l'ambassade de France en Indonésie suivent cette situation avec attention.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion