Intervention de Pascal Brindeau

Séance en hémicycle du vendredi 5 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

4,5 % : c'est l'excès de gaz à effet de serre que la France produit par rapport à ses engagements de l'accord de Paris.

2,7 : c'est le nombre de planètes Terre qui seraient nécessaires si l'ensemble de l'humanité vivait comme nous, Français.

2 degrés : c'est la limite du réchauffement climatique que nous nous sommes fixée d'ici à la fin de ce siècle.

1 % : c'est la part de la France dans le volume mondial des émissions de gaz à effet de serre.

4 millions : c'est le nombre de ménages français touchés par la précarité énergétique.

50 milliards : c'est ce que dépense la France chaque année pour importer du pétrole et du gaz – autant d'argent qui pourrait être alloué à l'intérêt collectif.

Ces quelques chiffres illustrent un constat implacable : les politiques publiques menées en matière environnementale depuis plusieurs décennies, y compris sous ce quinquennat, sont d'une efficacité relative.

Malgré la prise de conscience collective de la nécessité de préserver notre planète, la transition énergétique menace, dans notre pays, d'être un facteur de fracture sociale et territoriale pour deux raisons : la crainte de la hausse des prix des énergies mais aussi le manque de perception d'un grand projet de société. Dans certains de nos territoires, la transition énergétique ne se manifeste que par la présence de champs d'éoliennes et l'augmentation des taxes environnementales, sans que ses bénéfices soient directement palpables pour la population.

Alors la flambée des prix de l'énergie ne semble pas près de s'arrêter, il est essentiel de lancer un nouveau programme de construction de réacteurs nucléaires sur la base des scénarios de RTE afin de maintenir notre mix électrique, le plus faible émetteur de carbone de toute l'Europe, et de pérenniser une filière industrielle d'excellence. Comme nous l'avons soutenu depuis de nombreuses années, il est enfin reconnu que le nucléaire est la solution la moins chère, la plus efficace et la moins dévoreuse d'espace. Il est essentiel de maintenir l'énergie un prix abordable pour les Français, qu'il s'agisse des moins aisés, les premiers touchés par la hausse des prix, des classes moyennes, qui subissent une double peine car elles n'ont pas accès au chèque énergie, ou des entreprises, sur lesquelles pèse une charge supplémentaire.

Pour l'instant, la seule réponse de votre gouvernement est conjoncturelle alors que le problème est structurel. À long terme, en effet la tendance des prix des énergies fossiles est à l'augmentation. Le groupe UDI-I estime donc indispensable de rendre intégralement aux Français le surplus fiscal que va vous apporter la hausse des prix de l'énergie. À cet égard, nous nous réjouissons que le ministre de l'économie, des finances et de la relance ait enfin repris mardi, lors des questions au Gouvernement, notre proposition d'affecter l'ensemble du produit de la fiscalité énergétique à la transition écologique.

Il faut se souvenir que la taxe carbone fut un échec, conduisant au mouvement des bonnets rouges puis à celui des gilets jaunes. Ces projets, pensés à la mauvaise échelle, posaient en effet des problèmes d'acceptabilité. Européens de cœur, nous estimons donc que la transition écologique de la fiscalité doit impérativement être harmonisée à l'échelle de l'Union européenne pour être la plus efficace possible.

MaPrimeRénov' est une solution concrète apportée aux citoyens pour leur permettre d'enclencher leur propre transition énergétique. Plus que jamais, nous devons concilier efforts environnementaux et équilibre social afin que ne s'opposent pas ceux qui craignent la fin du mois et ceux qui craignent la fin du monde. Nous proposerons donc d'augmenter le budget du dispositif pour qu'il soit étendu aux résidences secondaires situées en milieu rural. Nous devons en effet nous adapter aux nouveaux modes de vie adoptés après les différents confinements, qui voient nombre de nos concitoyens partager leur temps entre plusieurs domiciles, entre ville et campagne. Cette extension permettrait aussi de rendre les territoires plus attractifs en les dotant d'un parc de logements plus confortables et de dynamiser des emplois qualifiés non délocalisables.

Par ailleurs, nous nous réjouissons de la hausse du budget de l'ADEME après trois années de baisse. Comme l'illustre la loi « climat et résilience », votre politique repose beaucoup sur l'affichage, tandis que le groupe UDI et indépendants défend une vision plus pragmatique et scientifique de l'écologie. Nous souhaiterions donc voir le Gouvernement mettre ses paroles en cohérence avec ses actes.

La protection de notre planète est le défi du siècle ; nous devons travailler collectivement et intelligemment pour le relever. Les députés du groupe UDI et Indépendants s'y emploieront tout au long des débats.

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