Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Après l'article 42

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Madame la ministre déléguée, c'est la ministre de la transition écologique qui devrait être là, avec vous, sur ce banc, pour défendre le plan France 2030, qui est présenté comme la réponse du Président de la République à la crise climatique en cours. Quelles en sont les propositions ? Pour les transports, c'est l'avion vert ; pour l'agriculture, c'est la génétique, la robotique et le numérique ; pour la santé, ce sont les technologies de rupture – c'est dans ces technologies qu'il s'agit d'investir alors qu'on aurait surtout besoin de lits, d'infirmières et de soignants.

Dans le discours du Président de la République à la conférence des parties de Glasgow, la COP26, à laquelle il tenait à assister, on lit vingt-trois fois le mot « technologie », quatre-vingt-quatre fois « innovation », trente-cinq fois « rupture », trente-six fois « accélération » ; mais la nature, elle, est absente, sauf dans l'expression « la nature des dépenses publiques » ; l'air, dans un discours qui dure plusieurs heures, n'est mentionné qu'une seule fois, pour parler de l'armée de l'air ; l'eau, ce grand défi de l'avenir, n'est jamais mentionnée, pas plus que les rivières, les oiseaux, les abeilles, etc.

Dans quelle France veut-on vivre en 2030 ? Si la seule réponse à la crise climatique, c'est le tout-technologique, alors on va s'enfoncer encore un peu plus dans le mur écologique. Il serait plutôt nécessaire d'appuyer sur la pédale de frein, de ralentir et de changer de direction.

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