Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du vendredi 28 juillet 2017 à 9h30
Confiance dans la vie publique — Après l'article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Notre amendement vise également à encadrer les rémunérations par un rapport de un à vingt dans les entreprises, sociétés et établissements publics. Vous n'êtes pas sans savoir que, dans un pays aussi riche que la France, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et qu'on y compte 6 millions de chômeurs et 1 million de travailleurs pauvres. Tous les rapports le montrent : les inégalités sociales explosent.

Mon collègue vient de rappeler certaines rémunérations indécentes. En 2015, celle des dirigeants de CAC 40 s'établit en moyenne à 4,2 millions. La mesure proposée nous semble donc de raison et de bon sens.

Sur le plan moral, aucun être humain n'a 2 000 fois plus de besoins qu'un autre. En outre, de tels écarts de rémunération détruisent le lien social que seul un partage des richesses pourrait recréer.

Sur le plan économique, la mesure aura un effet vertueux. S'il veut s'augmenter, le dirigeant devra aussi augmenter les salaires les plus bas. Le FMI – qui ne compte pas parmi les plus grands Bolcheviques – a montré dans une étude datée d'avril 2017 que l'écart entre les riches et les pauvres atteint son plus haut niveau depuis des décennies, et que ce ne sont pas les plus riches qui font augmenter la croissance économique.

J'ajoute que l'existence des très riches crée aussi des problèmes écologiques.

Je terminerai par une anecdote. Lors d'une audition organisée par la commission du développement durable, j'ai rappelé à Mme Guillouard, pressentie pour prendre la tête de la RATP, que les salaires avaient été gelés dans cette entreprise, où elle affirme vouloir garder les talents.

À son précédent poste, Mme Guillouard était payée 68 000 euros par mois, et elle a touché 1,5 million en quittant Rexel. Elle a pourtant tenu à venir à la RATP, qui ne lui offrira pas le même niveau de rémunération, preuve que l'argent n'est pas toujours ce qui pose problème.

J'ajoute que personne ne veut d'une société où il y ait autant de travailleurs pauvres.

La mesure que nous vous proposons est par conséquent une mesure de bon sens.

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