À l'issue de cette discussion générale, je m'efforcerai d'être bref pour ne pas allonger inutilement les débats. Je voudrais simplement, sans prétention particulière, aborder quelques points qui me semblent importants. Pour la France comme pour l'ensemble des pays occidentaux, la maîtrise des flux migratoires constitue un problème difficile, qui, on le sait, sera rendu toujours plus pressant par les conditions démographiques, climatiques ou géostratégiques. On sait aussi que ce problème n'a pas de solution miracle et indolore.
Sur le fond, et c'est bien là le problème, la France et l'Europe ne sont pas en mesure d'absorber les millions ou dizaines de millions de migrants potentiels, présents ou futurs, ces chiffres étant imposés par la démographie mondiale, caractérisée par une croissance forte et continue, notamment pour les pays du Sud.
On ne saurait cependant oublier que ceux dont il s'agit sont des êtres humains, le plus souvent fragiles, éprouvés, désemparés. Quelles que soient les difficultés, et elles sont grandes, le contact avec ces personnes doit toujours conserver une dimension de respect, de considération et de compréhension, plus encore lorsque des enfants sont en cause, ce qui, hélas, arrive si souvent.
Compte tenu des contraintes et contradictions de toutes sortes, l'objectif d'une politique migratoire responsable ne peut reposer selon nous que sur les principes suivants.
Il faut d'abord absorber les personnes que l'on peut intégrer. Cette maîtrise de la politique d'intégration pose, nous le savons, des difficultés non négligeables de toutes sortes.
Il faut aussi traiter avec dignité les autres.
Enfin, il convient de promouvoir des politiques indispensables de co-développement, seul moyen de maîtriser sur la durée un problème qui s'annonce majeur. La France se grandit chaque fois qu'elle initie ces actions, les favorise ou y participe. Les moyens sont limités, les besoins immenses, mais nous n'avons guère le choix.