Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Mission action extérieure de l'État (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Monsieur le ministre, de grâce, ne voyez pas, derrière toute intervention ou proposition de notre part, l'intention de donner des leçons ! Nous ne donnons de leçons à personne : nous exprimons simplement notre point de vue devant l'Assemblée nationale. Or le point de vue de notre groupe, c'est qu'il faut donner la priorité à l'ONU dans toutes les situations. Admettez que cette question est controversée dans notre pays : comme l'a rappelé M. le rapporteur spécial, le général de Gaulle lui-même qualifiait cette organisation de « machin » – ce qui ne l'a pas empêché de continuer à faire à l'ONU ce qu'il y avait à faire.

Il s'agit pour nous d'affirmer politiquement que c'est l'ONU, où les nations sont à égalité, qui doit être le lieu de représentation et de concertation internationale, plutôt que le G7, auquel nous avons le droit de dire que nous sommes hostiles. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls : il a bien fallu que quelqu'un finisse par se rendre compte qu'il y avait un problème avec cette instance, puisque l'on a inventé le G20. Du reste, tous les autres pays sont choqués par le fait que les pays riches se réunissent ainsi entre eux pour annoncer ensuite au reste de la terre ce qu'ils croient juste de faire – alors que ces discussions devraient avoir lieu dans le cadre de l'ONU.

Concernant le dispositif de l'amendement, il est vrai, monsieur le ministre, que nous aurions pu envisager de transférer les crédits prévus pour la préparation du G7 vers une autre institution que l'ONU, ou un autre événement. Nous aurions pu vous proposer, par exemple, d'augmenter la contribution de la France à l'UNESCO, dont c'est d'ailleurs l'une de nos compatriotes qui doit prendre très prochainement la tête – nous en sommes tous très fiers, très heureux. L'UNESCO est une grande institution qui devrait être plus présente ; c'est à elle qu'il revenait, de plein droit, de réaliser le rapport sur le développement humain que le PNUD – le Programme des Nations unies pour le développement – a publié.

Pour conclure suivant l'adage in cauda venenum, je vous dirai que le G7, dont l'influence dans le monde est considérable, ne sert à rien d'autre qu'à faire une démonstration de puissance. Qu'on s'en souvienne : c'est le G7 qui a établi une liste de pays considérés comme des paradis fiscaux, dont on a appris, à peine un mois plus tard, qu'ils n'en étaient plus ; on a même entendu, à l'époque, le président Nicolas Sarkozy dire : « Les paradis fiscaux, c'est terminé », tandis que plusieurs grands quotidiens de notre pays titraient : « Enfin, de l'ordre ! » On a vu ce qu'il en était !

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